La Clau
Le pétrin burlesque de Manuel Valls à Barcelone

Candidat aux élections municipales du 26 mai 2019 à Barcelone, Manuel Valls accumule extravagances et erreurs stratégiques. Le 26 novembre, le natif de la ville s’est avéré incapable de donner le prix du ticket de métro, soit 2,20 euros, lors d’une interview qu’il donnait au journal Ara. « Quand je prends le taxi, ça coûte entre 7 et 10 euros », a répondu l’impétrant en se ridiculisant, car en Catalogne du Sud, masquer son ignorance en prenant son interlocuteur pour un imbécile ne fonctionne pas. Manuel Valls, député français il y a peu, interroge les Barcelonais sur le bien-fondé de sa présence. Il propose un « Grand Barcelone » copiant le Grand Paris, tout en créant une impression mégalomane. Etranger puisque français, soumis à un exercice aux allures coloniales, le petit neveu du compositeur de l’hymne du Barça affiche le plus mauvais score parmi les candidats, selon un sondage paru en octobre.

Pas de parachutage en Espagne

Moqué sur les réseaux sociaux pour sa méconnaissance et son point de vue touristique sur Barcelone, Manuel Valls dispose de sept mois pour convaincre 1,6 million d’électeurs de la sincérité de son ancrage. Mais le parachutage, courant en France par effacement des régions historiques, est fui en Europe, où il entraverait la crédibilité des candidats, teintés de désorientation et d’ignorance des réalités. Le quiproco du singulier prétendant est uniquement soutenu par la droite nationaliste espagnole au travers du parti Ciutadans, tenté de pactiser, en Andalousie, avec la formation d’extrême droite « Vox », objectivement post-franquiste et favorable à la suppression des autonomies régionales. Cette position, qui plaquerait en Espagne le schéma territorial français, est devenue troublante, car elle émane des xénophobes. Devenu bizarre, Manuel Valls a marqué son absence d’appartenance géographique en tenant un meeting dans la rue, mardi 4 décembre, dans le quartier du Raval. Un groupe indépendantistes catalans, un autre de prostituées syndicalisées, l’ont fait taire à coup de sifflets, l’intéressé étant contraint de quitter les lieux… en métro.

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