La Clau
Le président catalan Artur Mas multiplie ses contacts discrets à l’étranger

La voie diplomatique engagée par le gouvernement catalan, préalable à un référendum sur l’indépendance attendu au second semestre 2014, se déploie sous forme de rendez-vous à l’international. Cette étape, inédite pour la simple Communauté autonome espagnole qu’est statutairement la Catalogne, s’est illustrée début juillet par un déplacement du président catalan, Artur Mas, au Brésil. A cette occasion, ce dernier a affirmé que les entreprises catalanes implantées dans ce pays sont des « ambassadrices » de la Catalogne, un territoire habituellement et exclusivement reconnu dans le monde par sa culture, avec Gaudí, Miró ou Tàpies, voire Dalí et le philosophe Raymond Lulle. La nouvelle stratégie catalane est ainsi la démonstration qu’une Catalogne indépendante, qui permettrait de « mieux se défendre dans le contexte universel », selon M. Mas, serait économiquement viable et dotée de grandes capacités d’initiative internationale, sans l’Espagne. Cette étape au Brésil a d’ailleurs inclus un entretien avec le rénovateur du Brésil de 2003 à 2011, Luiz Inácio « Lula » da Silva.

Les ambassadeurs d’Espagne surveillent Artur Mas

L’« action extérieure », comme la nomme le gouvernement catalan, n’est pas appréciée par le gouvernement espagnol, qui préfèrerait une contribution catalane à la Maison Espagne. Mais les contacts politiques établis par Artur Mas, pour d’éventuels soutiens pour la création d’un « Etat propre », selon la formule développée par sa communication, se multiplieront dans les mois qui viennent. Dans une même formule joignant intérêts économiques et politiques, à la manière des Etats établis, cette internationalisation comportera d’autres rendez-vous, auprès de prescripteurs d’opinion, acteurs politiques et médias, qui seront sensibilisés au processus catalan. Sous l’œil des ambassadeurs espagnols dans le monde, que Madrid se plaît désormais à missionner dans chacune des réunions publiques tenues par le président catalan, l’Inde et Israël figurent sur l’agenda pour ce second semestre 2013. L’année prochaine, deux autres puissances émergentes, l’Afrique du Sud et les Etats-Unis, feront l’objet de déplacements, dont la partie « off » sera nourrie de contacts discrets.

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