Le député socialiste des Pyrénées-Orientales, Jacques Cresta, a rendu visite le 19 mars à l’un des fleurons industriels du territoire, l’usine Republic Technologies de Perpignan, leader mondial du papier à cigarettes. Aux côtés du président de cette société, Philippe Parcevaux, le parlementaire, qui découvrait les lieux, a pris connaissance de la puissance de cette activité ancestrale qui emploie 400 personnes, exporte vers 105 pays, prévoit de produire 1 milliards de carnets de papier en 2013 et se modernise en permanence. Mais surtout, l’élu a été interpellé au sujet de la contrefaçon des papiers à rouler OCB, notamment identifiés à la vente en Allemagne en 2012, tandis que 600.000 exemplaires destinés à l’Espagne ont été saisis en Chine en 2010.
La Chine imite des papiers à rouler… inspirés par la Chine
Le savoir-faire actuel de Republic Technologies, puisé, à l’époque de la famille Bardou, dans les régions de Valence et Barcelone, lorsque le « transfrontalier » allait de soi, est actuellement menacé par l’imitation chinoise. Face à un préjudice annuel de plusieurs centaines de milliers d’euros, la société perpignanaise a entrepris plusieurs démarches judiciaires pour assurer sa protection, mais avec difficulté, car les papiers contrefaits, fabriqués avec des composants discutables, le sont à la perfection. L’ironie de cette situation réside dans le fait que le Breton René Bolloré, arrière-arrière grand-père de l’ancien ancien propriétaire de la société, Vincent Bolloré, avait importé de Chine, au XIXe siècle, le procédé de production du papier fin. Actuellement, à la faveur de rachats et de localisation de compétences, Perpignan fabrique le papier OCB, hérité des Bolloré, tandis que le papier JOB, minoritaire, incarne le patrimoine historique du territoire.