Prévu comme pacifique, le rassemblement organisé hier soir face à la mairie de Saint-Cyprien a tourné à la pagaille. La séance du conseil municipal, entamée peu avant 20h, a été interrompue à 21h30 sous la pression de dizaines d’habitants anonymes et de l’opposition, menée par le Nouveau Centre Thierry del Poso et la socialiste Marie-Pierre Sadourny Gomez, réfutant la légitimité et exigeant la démission de la majorité de 20 élus UMP. Dans la salle du Conseil, les débordements, avec bousculades et table renversée, ont valu l’arrivée des gendarmes en renfort de la police municipale. La contradiction est désormais confirmée dans la commune côtière, dont le maire Jacques Bouille, incarcéré le 17 décembre 2008, est exclu de son parti en dépit de la présomption d’innocence tout en conservant ses fonctions de premier magistrat. La stratégie de la majorité de rendre public ce premier conseil municipal depuis l’éloignement de M. Bouille, en signe de transparence, ne suffit pas, et Saint-Cyprien est assurée de nouvelles frictions. Dans ce contexte inédit, interdépendant du travail de la justice, le maire par défaut Pierre Fontvieille reste déterminé à aller jusqu’au bout du mandat en cours, ce qui induirait une gageure de cinq ans.
