Dans son dernier roman, intitulé « Sérotonine », l’auteur Michel Houellebecq pèche en géographie. L’écrivain distingue la Côte vermeille des Pyrénées-Orientales, territoire où il situe la ville de Bagnères-de-Luchon et le château de Riell. Mais Luchon est à 340 km de Perpignan, le château de Riell est à Molig-les-bains et la Côte vermeille fait bien partie des Pyrénées-Orientales, comme la Costa Smeralda est en Sardaigne. Ces errances équivaudraient très exactement à situer Lyon à Marseille ou Paris à Bruxelles. Elles départiraient le Calvados de la Normandie et localiseraient Fontainebleau en Aquitaine. Le texte des pages 37 et 38 de « Sérotonine » indique : « nous avions découvert quelques établissements dissidents, l’un sur la côte basque, l’autre sur la côte vermeille, un troisième dans les Pyrénées-Orientales également mais plus à l’intérieur des terres, à Bagnères-de-Luchon exactement, déjà dans les montagnes, et c’est peut-être dans ce dernier, le château de Riell, que je conservais le plus féerique souvenir ».
Vu de Paris, le Sud global
La critique officielle n’a pas relevé ni probablement remarqué ces méprises. A la faveur du «Sud global» véhiculé par les élites centrales, les journalistes parisiens détaillent aisément les villes de « Dieppe », « Compiègne », « Metz » ou « Lorient » sans les placer dans le Nord cardinal auquel elles appartiennent objectivement. En revanche, le « Sud » est cité au quotidien et les 700 km séparant Bayonne et Menton, en passant par Perpignan, sont rétrécis au profit du Sud unifié ou du « Midi » désuet. Ce principe vu de loin, proche d’un point de vue étranger, a invité la chaîne d’informations BFMTV à diffuser une infographie situant Toulouse à la place de Perpignan, en mai et août 2016..