Cinq ans après son déclenchement, l’affaire de criminologie « Bénitez », abusivement appelée aussi « affaire des disparues de Perpignan » par la presse parisienne, reste sans dénouement. Cet épisode a illustré l’actualité suite à la disparition mystérieuse, le 14 juillet 2013 à Perpignan, d’Allison Benitez, âgée de 19 ans, et de sa mère Marie-José Benitez, née Barbet, âgée de 53 ans. Plusieurs témoins ont signalé que la dernière fois qu’ils ont vu Allison, celle-ci avait rendez-vous avec son père, l’énigmatique Francisco « Paco » Bénitez, adjudant-chef dans la Légion étrangère. Après plusieurs jours, des amis d’Allison ont prévenu la police de la double disparition, une démarche également effectuée par le propre « Paco », le 22 juillet. Le 2 août de la même année était ouverte une information judiciaire pour « recherche des causes d’une disparition inquiétante », suivie de fouilles et de battues infructueuses. Francisco Benitez a lancé un appel à témoins en format vidéo sur le site Internet de Paris Match, deux semaines plus tard, tout en clamant son innocence. Le 5 août, ce militaire en poste à la citadelle de Perpignan se suicidait par pendaison à la caserne de la Légion étrangère de la capitale du Roussillon;, après avoir joint par téléphone l’une de ses maîtresses, résidant à Barcelone.
Allison aurait su ce qu’il ne fallait pas savoir
Le mystère entourant l’affaire Bénitez reste aussi épais qu’il y a 5 ans, et les nombreuses émissions de télévision ressassant depuis les éléments identifiés par les autorités judiciaires, ou traduisant les faits en conclusions hasardeuses, ne sont d’aucun secours. Aujourd’hui, en juillet 2018, le domicile des Bénitez, situé rue Richepin à Perpignan, dans le quartier du Vernet, reste inoccupé, peut-être témoin de scènes jamais interprétées. Dès 2013, la perquisition du sous-sol a révélé d’importantes traces de sang lavées à grande eau javellisée. Les enquêteurs supposent que le meurtre d’Allison et Marie-Josée Bénitez a eu lieu au rez-de-chaussée de la maison familiale. Parallèlement, des prélèvements effectués dans la caserne ont mis au jour des des traces de sang d’Allison Benitez dans un congélateur et un lave-linge. Si Francisco Benitez apparaît comme le grand suspect de cette affaire, selon une thèse d’un double homicide, aucune preuve déterminante n’existe à ce jour. La raison du meurtre supposé serait la découverte, par sa fille, d’une liaison amoureuse et sexuelle qu’il aurait entretenue. Allison Bénitez, en mesure d’en informer sa mère, aurait alors payé de sa vie l’information compromettante qu’elle détenait.
