La Clau
L’abattoir transfrontalier de Cerdagne, remake de l’hôpital

L’abattoir transfrontalier de Cerdagne, qui mutualisera les moyens comme l’Hôpital inauguré il y a un presque an à Puigcerdà, a repris ses travaux en juin, après les avoir stoppés en 2012 en raison d’impayés. Ce projet en construction à Ur, en territoire français, a pour coordinateur, Laurent Leygue, maire de la commune d’Estavar et vice-président de la communauté de communes Pyrénées-Cerdagne. Cet élu organise le «Syndicat intercommunal de l’abattoir de Cerdagne Capcir Haut-Conflent», embryon de droit français préfigurant la Société commerciale d’intérêt collectif (SCIC) qui devra gérer le site. Le chantier sera livré dans l’hiver, mais le volet administratif peine. Actuellement, le ministère de l’Agriculture étudie comment éliminer le paiement des certificats sanitaires qui s’imposerait aux entreprises sud-catalanes usagères du site. De son côté, le 5 août, le président du Consell comarcal de la Cerdanya, Ramon Moliner Serra, a dû demander à la députation de Girona une «convention pour le nouvel abattoir transfrontalier de Cerdagne», car ce document n’existe pas. Le parallèle avec l’hôpital s’impose encore, le dossier reste complexe, car la Cerdagne répond à des législations franco-espagnoles disparates, face auxquelles la catalanité rapprochant les Hommes est impuissante. Le futur abattoir, rentable dès qu’il produira 600 tonnes de viande par an, obéira à une imbrication publique-privée répandue en Catalogne du Sud, méconnue voire redoutée en France. Dans sa gouvernance, la SCIC devra pourtant regrouper le consell comarcal, le syndicat intercommunal, une assemblée d’éleveurs, une autre de bouchers et une dernière de grossistes.

L’Europe finance

L’abattoir d’Ur doit remplacer deux établissements de Cerdagne Ouest et un de Cerdagne, qui pèchent au niveau des normes européennes. Son syndicat, la région Languedoc-Roussillon, le Conseil départemental des Pyrénées-Orientales et le Consell Comarcal de Cerdanya en sont les partenaires. D’une surface de 1000 m², doté d’une salle de dépeçage ajoutée en cours de route, il est soutenu par un budget de 5,3 millions d’euros dans lequel les fonds européens abondent pour 2,78 millions. Ses autres partenaires financiers sont la région et le départemental pour 254.000 euros chacun, ou encore le gouvernement catalan, pour 200.000 euros. Une Indication Géographique Protégée (IGP) européenne «Viande de Cerdagne» est envisagée.

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