La Clau
Thomas Bayrle, l’inconnu majeur du Pop Art, à Barcelone

Des maquettes d’autoroute et de véhicules, des dessins et des collages issus de produits de consommation ou encore des sculptures en plastique : c’est une version kitsch et allemande du pop art que propose le Macba a travers cette première rétrospective consacrée à Thomas Bayrle. Personnalité influente auprès des jeunes générations, l’artiste, né en 1937 à Berlin, connaît enfin la consécration hors de son pays. A l’âge de 18 ans, l’Allemand travaille dans une usine textile. Il est alors marqué par le rythme des machines mais aussi et surtout l’ennui. Cette expérience le marquera et influencera son œuvre, tout comme ses travaux dans une agence de publicité, puis dans l’édition. Designer graphique pour de grandes multinationales comme les chocolats Ferrero, Thomas Bayrle a en mené en parallèle une carrière de professeur à l’Université, devenant ainsi le chef de file et le mode de toute une génération de jeunes artistes allemands. L’artiste installé à Francfort depuis une vingtaine d’années travaille sur tous types de supports. Les balustrades du Musée d’art contemporain de Barcelone ont été recouvertes d’œuvres en papiers peints de l’artiste : l’une représente une ville inhabitée, l’autre des agriculteurs chinois. Le hall du musée est quand à lui occupé par une imposante statue appelée SARS. Formation, en référence à la crise de la grippe aviaire.

Une première rétrospective à 71 ans

Cette exposition permet aussi de découvrir les oeuvres cinématographiques en 16 millimètres, les animations digitales et les collages de l’artiste. Cependant la dernière salle est certainement la plus impressionnante avec des œuvres des années 60 et 70. L’œuvre se décline sur différents supports : sérigraphie sur papier, papiers peints, collage, peinture, avec des motifs d’abord très « pop » (chaussures, tasses, voitures, la vache qui rit), puis des portraits, des foules, des paysages urbains et des flux de circulation. Le travail de Bayrle inspiré notamment par Andy Warhol et Roy Lichtenchtein, est une critique féroce de la société de actuelle, lorsqu’il s’en prend à la consommation de masse. Ainsi, cette sculpture représentant des autoroutes enlacée en forme de dollar ($). Le conflit au Proche Orient, la guerre du Vietnam ou le régime chinois sont autant de sujets qui inspirent l’Allemand, dont l’un des axes majeurs de la création repose sur l’opposition de l’individu contre la masse … Même si les thèmes abordés se veulent sérieux et les critiques virulentes, son œuvre ne manque cependant pas d’humour. Présent lors de l’inauguration, Thomas Bayrle a fait part de son émotion en voyant réunis dans un seul lieu la presque totalité de ses œuvres, car, aussi surprenant que cela puisse paraître, il s’agit de la première rétrospective consacrée à l’artiste. Un projet ambitieux et compliqué car les œuvres de Bayrle sont nombreuses, près de 300, et dispersées dans le monde entier. La plupart proviennent de collections privées.

Thomas Bayrle. Diria que ja no som a Kansas. Du 6 février au 19 avril 2009 Museu d’Art Contemporani de Barcelona (MACBA).

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