La Clau
« Second Sex » : les jeunes rockers prennent le pouvoir

Explosif, détaché, nerveux… autant de mots capables de qualifier le rock des Second Sex. Issus de la nouvelle génération Gibus, la salle de concert mythique qui c’est transformée depuis peu en véritable vivier de la nouvelle scène du rock français, les Second Sex sont également parrainés par le magazine Rock’n folk de Philippe Manoeuvre, qui les a repérés. Ce jeune groupe, à peine 19 ans de moyenne d’âge, fait partie de la nouvelle scène parisienne emmenée par le phénomène BB brunes, qui a conquis la France entière cette année, mais qui connaît en réalité un véritable essor depuis peu avec des groupes tels que les Plasticines, ou encore The naast, dont le premier album « Antichambre », est sorti en 2007. Le quartet aux cheveux ébouriffés, aux vieux cuirs rapiécés, jeans moulants et santiags, est formé par Tim au chant, Sacha à la batterie, Vincent à la basse et Arthur à la guitare. Les quatre garçons ont sorti le 3 novembre un premier album intitulé « La petite mort », en tous points bluffant. Quatre ans après s’être rencontrés, la bande de potes a mûri et ses textes aussi. Exit les chansons a la gloire des Tortues Ninja, aujourd’hui on parle de l’âme sœur avec « Fille facile », même de la mort dans « 21 grammes », on alterne entre les chansons en français comme « J’ai couché avec le diable » et en anglais : « We lost control », « Lick my boots », et on le fait bien ! Le tout sur une musique saturée qui sent bon la salle de concert.

Un album pour confirmer le potentiel scénique

Cette « petite mort » a de vrais airs de grande naissance pour le groupe, cantonné avant cela à la scène du Gibus, et à des premières parties prestigieuses en intro d’une prestation de Muse ou des Babyshambles de Pete Doherty en 2008. On les savait bons sur scène, avec pour preuve un récent passage au Médiator de Perpignan, on les découvre aussi puissants en studio, où ils ont réussi à garder ce son sale qui fait leur particularité. Car les quatre garçons ont choisi un producteur fan de rock énervé comme le leur, le Suédois Pelle Gunnerfeldt, qui a déjà travaillé pour les délurés Hives et qui les a amenés enregistrer leur album à Stockholm dans son studio pour leur faire goûter au professionalisme. Sans la moindre pression et sans faire trop de bruit les Second Sex sont en train de prendre de la bouteille en évitant de se prendre pour des stars qu’ils ne sont pas (encore). Après l’aventure un peu surfaite des BB Brunes, les Second Sex donnent un nouveau souffle au rock français qui en avait bien besoin. Reste à savoir si cette scène parisienne, si prometteuse, va réussir à durer, car même s’ils ont le « monopôle », on le sait, le succès reste un mystère malgré toutes les études marketing.

Références album : Second Sex, « Petite mort » – Because/Warner, novembre 2008.

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