La Clau
Le Roussillon, épargné par les incidents nucléaires de 1989 à 2011

L’accident industriel survenu ce mardi à proximité du site nucléaire de Marcoule, dans le département du Gard, a entraîné un début de frayeur dans les Pyrénées-Orientales. Les informations ultérieures à l’alerte, donnée aux environs de 13 h, ont heureusement relativisé l’ampleur de l’évènement, qui a coûté la vie à un homme et blessé quatre personnes, dont une grièvement brûlée. Cet incident, qui s’est produit à 250 km de Perpignan, a permis de mesurer la position géographique du Pays Catalan, dépourvu de sites nucléaires, mais cependant situé 340 km au Nord des centrales d’Ascó et de Vandellós, installées dans la province de Tarragona. L’explosion de ce lundi s’est produite dans un entrepôt de traitement et de conditionnement de déchets de faible activité géré par la société Socodei, filiale d’EDF, installé dans la commune de Codolet. La déflagration, d’origine inconnue, a eu lieu à l’intérieur d’un four de fusion des métaux peu radioactifs, mais aucune alarme n’a sonné et aucune fumée ne s’est dégagée du bâtiment.

Face aux craintes, croissantes dans l’Union Européenne, relatives à un procédé énergétique gravement remis en cause par la catastrophe de Kukushima, cet accident français rappelle la date sud-catalan du 19 octobre de 1989. Un incendie, déclenché au sein de la centrale de Vandellós I, avait occasionné une importante inondation, qui avait empêché le refroidissement. Le 25 août 2004, le site de Vandellós II avait subi une rupture d’un joint de tuberie de son système de refroidissement, sans gravité, avant un autre évènement, observé en 2008. Le 24 août, un incendie déclenché dans la salle des turbines avait atteint un générateur électrique, tandis que les fumées échappées du site suscitaient la panique. Le Plan d’Urgence Intérieure espagnole avait été sollicité, avant l’extinction du feu, deux heures plus tard. Épargnées par ces dysfonctionnements, les Pyrénées-Orientales restent placées à des distances, relativement importantes des centrales à l’historique imparfait, mais suffisamment réduites pour éveiller certaines craintes. L’épisode de ce 12 septembre 2011 a provoqué une réaction d’Europe Écologie – Les Verts Pays Catalan, qui s’est risqué à indiquer « nous voyons bien que les catastrophes nucléaires n’arrivent pas qu’à Tchernobyl ou Fukushima ». Dans un communiqué, la porte-parole du parti et ancienne conseillère municipale de Perpignan, Katia Mingo, a jugé « il est temps de cesser de jouer avec le feu ».

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