La Clau
Lancement de la centrale solaire d’Ortaffa, pour un coût de 125 millions d’euros

Après la réalisation d’une ferme photovoltaïque de 35 hectares à Torreilles, dont les 15 millions de kilowatts/heure annuels alimenteront 5800 foyers, et la centrale époustoufflante en construction sur les toits du Marché International Saint-Charles de Perpignan, le Roussillon reçoit un nouveau projet. Ce lundi matin, le préfet des Pyrénées-Orientales, Jean-François Delage, procède à la signature du permis de construire préalable à la réalisation d’un champ photovoltaïque à Ortaffa. Cette réalisation a reçu l’approbation du conseil municipal, à l’automne 2009, suivie d’une modification du plan local d’urbanisme (PLU) comportant trois permis de construire, nécessaires à la création de trois parcs indépendants. Le montage en a été confié à la société Juwi EnR, dont la branche solaire est installée à Aix-en-Provence.

Ce futur parc, aux allures gigantesques, sera apte à produire 25 millions de kilowatts/heure annuels et alimentera 6600 foyers, grâce à une implantation sur 80 hectares de terres arables. Il s’agit cependant de parcelles à faible rendement, propriétés de la communauté de communes Illiberis, anciennement et parfois encore affectées à la vigne. Pour favoriser l’aval populaire face à ce projet, une enquête publique a permis, jusqu’au 22 octobre, de recueillir les avis citoyens. Mais surtout, l’opérateur Juwi EnR s’engage à intégrer les trois champs de panneaux dans le contexte économique et paysager de cette partie basse du bassin du fleuve du Tech. Une charte viticole lui impose ainsi un soutien technique et financier aux agriculteurs pour la replantation sur des terrains à plus grande valeur agronomique, tout en améliorant la qualité du vignoble, si possible par la voie du bio. Selon les estimations municipales, 36 hectares de vignes seront arrachées dans le cadre de cette reconversion collatérale à la production d’énergie renouvelable. Un projet de réintroduction de la brebis rouge du Roussillon, race autotchtone menacée, est également envisagé, par l’intermédiaire d’un troupeau complet. Le coût total de cette opération atteint 125 millions d’euros, pour une mise en service en 2012 ou 2013. Dans un engouement évident, la préfecture des Pyrénées-Orientales est actuellement en possession de plus d’une quarantaines de dossier communaux concernant des projets similaires, dans des ambitions de surface variées.

Partager

Icona de pantalla completa