Quelle sensation inimitable ! Vous arrivez dans une soirée, percevez le son d’un rythme chaud qui s’amplifie et inonde votre corps d’un groove inégalé. Cette sensation, vous la devez au grand-père soul music, James Brown, né en Caroline du Sud, le 3 mai 1933 à Barnwell (il aurait menti sur son âge par coquetterie), mort à Atlanta, en Géorgie, le 25 décembre 2006. De condition modeste, il découvre la prison à 16 ans et connaît les évènements marquants de son époque, de l’abolition de la ségrégation dans les Etats du Sud à la fin de la Guerre Froide. Vu le peu d’éloges posthumes exprimés dans la presse européenne lors du décès de ce musicien majeur qui figure toujours dans les charts US, un retour s’impose, deux ans après son départ, sur un bilan de plus de 100 albums et de milliers de titres qui s’inspirent ou pompent carrément le son des fameux JB’s, la formation de référence qui a créé les instrumentaux les plus terribles des années 60/70. En 1968, Brown est un homme public qui exhorte sa communauté à fuir la violence après la mort de Martin Luther King, et chante au Vietnam devant les GI’s. Pour service rendu à la patrie, il subira dans les années 1980 un procès suivi d’une peine de prison disproportionnée.

Uun personnage double, génie et tortionnaire

Accusé d’avoir battu sa femme et de consommer du PCP, anesthésiant à usage vétérinaire, ou d’avoir menacé des individus avec une arme, James Brown reste un homme hors du commun qui a éduqué les foules américaines au verbe et au groove du Sud profond. Des milliers de concerts caritatifs et l’héritage populaire d’un son dont on à pas encore fini de faire le tour… Même ses musiciens, qui subissaient des amendes lors des répétitions pour chaque fausse note jouée, ou tout simplement à cause de leur tenue vestimentaire, reconnaissent son génie. Après avoir crée plusieurs formations telles que les The Famous Flam, ancrés dans le Rythm & Blues aux influences New Orleans très marquées, c’est à partir de la fin des 60’ qu’il s’établit vraiment en posant les bases du style funk. Pour plus de succès, il aime faire des ajustements créatifs dans ses chansons. Bien avant l’électro et la technique du sampler, il accélère le tempo de Papa’s Got a Brand New Bag afin de le rendre plus intense et commercial. JB employa des musiciens et des arrangeurs issus du jazz, mais en tant que leader et auteur, il privilégia la simplicité du rythme R’N’B à la complexité et la précision du jazz. En ce sens il aura devancé le rap qui ne cessera de louer en lui, l’Afro-Américain, sa principale source d’inspiration. Alors, 2008 sera-t-elle l’année de la résurrection du maître ?

Références album : Titre inédit, sans titre – Import 45T.

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