Un photographe, un peintre contemporain, un sculpteur sur fer, un peintre et sculpteur sur bois exotiques… Ces artistes aux parcours bien différents se réunissent sous l’ombrelle d’une question qui a de quoi nous inquiéter au seuil de l’automne. Car à l’évidence la « place de l’Art » par temps de crise durable peut être reléguée aux seconds rôles… ou s’avérer défendable, comme une survivance fugitive. D’autant plus que ce rendez-vous peut jouir d’une fréquentation rendue propice par sa gratuité et même, pour les automobilistes roussillonnais devenus économes, un accès en bus par la ligne 15 de la Compagnie CTMP. Cette exposition collective d’apparence déroutante présente l’œuvre de Guy Remion, le seul photographe du groupe, défini lui-même comme peintre numérique ou plasticien, selon son humeur. Cet artiste tente de soulever le voile posé par le temps qui passe sur les éléments qui nous environnent et finissent par nous ennuyer de lassitude, pour mieux révéler quelques beautés cachées de la nature. Rompu à l’exercice technique de la photographie pendant 28 ans en exclusif Noir et Blanc, ce voyageur permanent a succombé au miracle pixellisé après quelques réticences générationnelles. Le voilà enfin et désormais penché sur son écran, plus proche de la peinture numérique que de la photo académique. A ses côtés expose Karane, peintre contemporain, dont la recherche permanente vise à mélanger les matières sur la toile, les roches, les pierres, les cristaux et le bois, autant de matières qui fixent son approche du cosmos par l’explosion des couleurs et du mouvement. A la fois illuminé et éclairé. Puis vient le sculpteur sur fer Claude Vidal, passionné par le travail manuel et la création spontanée à partir de matériaux simples mais nobles. Cet autodidacte joint le bois et le fer dans un concept qui unit les matières pour leur donner une complémentarité toute fusionnelle. Cet ensemble est complété par le travail du peintre et sculpteur Bernard Ouger, dont le terrain d’expression fétiche est le bois précieux depuis une trentaine d’année. Les couleurs, différentes et riches, de chaque bois, donnent à ses réalisations une dimension forte et généreuse. Le style de cet artiste né en Afrique mêle le figuratif délirant au surréalisme dalinien.
Le vernissage de cet exposition se déroule vendredi 19 septembre à 18H30 à la salle des expositions de l’espace Clairfont, puis viendra une conférence animée par les quatre artistes sur le thème annoncé « Quelle place pour l’Art aujourd’hui ? », vendredi 26 septembre à 21h au centre culturel El Mil·lenari, dans l’espoir de sortir des idées nouvelles.
« Quelle place pour l’Art aujourd’hui ? », Parc de Clairfont, Toulouges, Pays Catalan. Du 17 au 28 septembre, tous les jours de 15h à 19h.
