La Clau
Carole Delga, idiote utile de la présidentielle de 2022

Quel est donc l’agenda de Carole Delga ? La présidente de la région “Occitanie” a été réélue le 27 juin dernier avec un score de 57,77 %, le plus fort de toutes les régions de France. Bien sûr, dans le pays dont le centralisme archaïque finit par amuser, les régions restent des “nains”, de l’aveu même du journal Le Monde du 14 juin. Budget, compétences, initiatives, conscience de soi, considération nationale, visibilité internationale… les régions françaises découpées dans les bureaux de la capitale répondent pourtant au standard des unités territoriales européennes des “NUTS de niveau 2”. Elles sont théoriquement comparables aux régions italiennes, allemandes ou espagnoles. De la sorte, l’Occitanie, dont les décisions sérieuses (notamment sur le Covid) ne sont pas prises par elle-même, trop immature, mais par la préfecture de Région et l’Agence Régionale de Santé, est l’équivalent officiel de la Catalogne, qui décide du déconfinement, a sa police en capacité d’interpeller des malfaiteurs, plusieurs chaînes de télévision (notamment diffusées à l’international), un ministère de l’Intérieur, un système éducatif propre et de nombreuses représentations à l’étranger.

Le PS se fuit lui-même

Dans le contexte scolaire des régions françaises, Carole Delga est le personnage en vue d’un socialisme marginal dans le réel quotidien, mais au pouvoir à Paris, confirmation de son caractère hors-sol. Sur cette architecture de deux France, Paris-Province, la présidentielle de 2020 est un défi dans lequel la présidente toulousaine est sollicitée : bombardée présidente du mouvement “Idées en commun » lancé par la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, la présidente occitane est également présidente de l’association des Régions de France, un lobby unique en Europe, créé pour exister face au centralisme qui réserve la grosse part du gâteau national à Paris. Incohérences à part, allégeances et suivisme mis de côté, “Idées en commun” doit devenir un parti politique en septembre, car, objectivement, l’appartenance au PS est devenue dévalorisante, voire honteuse.

Besoin de légitimité provinciale

Anne Hidalgo, qui doit se déclarer candidate à la présidentielle de 2022 dans le courant de l’automne, a naturellement besoin d’une légitimité provinciale, à laquelle Carole Delga répond avec talent. Caution campagnarde d’une Anne Hidalgo trop parisienne malgré elle car moulée dans un propos précieux, la présidente occitane peut faire “vrai”, avec, à 50 ans, un accent occitan (lorsqu’elle parle français) propre à ceux de 80 ans. L’authenticité Delga, au service du jacobinisme Hidalgo, est la formule chimique en cours de constitution pour 2022. Le précipité est improbable, tant le match Macron-Le Pen est évident pour cette échéance, mais les commentaires des connaisseurs font foi. “Carole c’est une Ségolène. Il faut s’en méfier”, titre l’hebdomadaire Le Point du 5 août au sujet de l’ambitieuse présidente, qui se défend de toute motivation : “J’ai de l’ambition pour mon pays, mais pas personnelle”, déclarait-elle le 20 juin sur Europe 1, après avoir néanmoins répondu à une énième invitation médiatique centralisée.

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