La Clau
Le tourisme français limite la casse et sauve les nuitées en Pays Catalan

La fréquentation touristique hôtelière dans les Pyrénées-Orientales présente des chiffres encourageants pour les mois de mai et juin 2021. Après l’aléatoire année 2020 soumise aux caprices du Covid-19, l’année en cours est celle d’un redécollage à nuancer. Selon le “baromètre de conjoncture touristique 2019-2021 – 3ème bimestre 2021” de l’Agence de Développement Touristique des Pyrénées-Orientales (ADT 66), mai et juin situent le territoire “à moins de 20% des nuitées touristiques, en
comparaison avec 2019”
. Ce document présenté ce mardi 3 août à Perpignan a été réalisé avec l’appui du bureau d’études Éric Maurence Consultants (EMC). Il rend compte de performances notables lors du pont de l’Ascension (13 mai) et du lundi de Pentecôte (24 mai), mais révèle surtout une compensation du tourisme étranger par le tourisme français.

Ce graphique indique une modeste baisse des nuitées françaises de 5% entre les deux mois de mai, soit 1 412 670 nuitées consommées en 2019 et 1 340 420 en 2021. En revanche, le volume de nuitées étrangères s’effondre de 44% et passant de 610 760 à 343 650. En chiffres globaux, le total de nuitées touristiques entre mai 2019 (2 023 430) et mai 2021 (1 684 070) est en baisse de 17%. Mais la chute de fréquentation extra-française est compensée par les clients nationaux.

Pour les mois de juin 2019 et 2021, le recul global s’élève à 31 % (3 187 180 nuitées, puis 2 193 060), avec une dégringolade de 55 % concernant les étrangers (1 111 330 contre 496 540) et une baisse plus mesurée (-18%)chez les Français, soit 2 075 850 et 1 696 520 nuitées.

Le tourisme territorial devient une valeur sûre

L’étude de l’ADT 66 souligne l’importance du “tourisme intra-départemental”, situé à plus de 25% des nuitées
touristiques de janvier à juin 2021
, avec des pointes à 35 % en début d’année. “L’ultra-proximité est bien réelle. Elle se
développera encore. C’est une tendance de fond”
, assure l’agence, classée parmi les “Destinations Management Organization” (DMO, en acronyme touristique international).

Être ailleurs près de chez soi

Parmi les leçons tirées du premier semestre 2021, l’ADT relève plusieurs essentiels qui vont “s’inscrire dans le temps”. Elle retient notamment la “recherche du dépaysement sans les kilomètres”, l’importance du tourisme “infra-départemental”, dont les nuitées ont augmenté de 25%, ainsi que le besoin d’espace, l’envie “d’être ailleurs tout en étant proche de chez soi” et la “demande accrue de vérité sur la destination”.

Ces différences s’opposent de fait au tourisme de masse, plage et soleil, grossièrement illustré par les campings aux noms déracinées, tels que “Galapagos”, “Le soleil”, “Florida”, “Brasilia” ou “Le Rancho”. L’ADT évite ce terrain mais affirme que “les artifices ont été bannis” et attire l’attention sur le “succès des destinations où l’identité du territoire et de la marque est forte”, une réalité qui “participe à la réassurance des clientèles”.

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