La Clau
Vers un nouvel hiver mortifère pour les abeilles

La mortalité apicole signalée massivement depuis 1998 en Europe pourrait augmenter cet hiver, selon les professionnels des Pyrénées-Orientales et de l’Ariège. Cette prévision serait liée à l’usage de pesticides et de produits anti-parasitaires utilisés dans l’élevage, potentiellement responsables de la mort de 1.300 ruchers abritant plusieurs millions d’abeilles, l’hiver dernier en Pays Catalan. En août dernier, un rapport du CNRS de Lyon certifiait une intoxication apicole, en Roussillon et dans les secteurs proches. Une autopsie de grande échelle a mis en évidence des traces d’intoxications dans 80 % des échantillon prélevés. Quelques jours plus tard, le chercheur Marc-Edouard Colin, de l’INRA de Montpellier, affirmait que les abeilles « ont été intoxiquées par des produits de désinsectisation des bâtiments d’élevage ou par des produits antiparasitaires appliqués sur les animaux d’élevage ». Les professionnels, qui ont fait face à 80 % voire 100 % de cheptels décimés en 2013-2014, ont exprimé leurs craintes dans le Journal de l’Environnement, mardi 2 décembre.

Les scientifiques et la préfecture ne s’accordent pas

La surmortalité ne présente pas une « origine commune et unifactorielle », selon une information communiquée le 17 novembre par la préfecture de Perpignan. La disparition d’abeilles connaît plusieurs causes, selon une investigation conduite chez 52 apiculteurs parmi les 58 ayant déclaré des pertes, entre les Pyrénées-Orientales et l’Ariège. L’intoxication est reconnue, mais les produits responsables font débat, sur fond d’enjeux économiques. Le Collectif des apiculteurs sinistrés des Pyrénées-Orientales, qui évalue à un million d’euros le budget de reconstitution du cheptel perdu, fonde ses espoirs dans un protocole de surveillance spécifique, mis en place cette saison, jusqu’en 2017, par les services de l’Etat. Il craint la persistance d’un phénomène international, étendu aux Etats-Unis en 2006.

Des actions de terrain au printemps 2015

En prévision de la semaine « Alternative aux pesticides », attendue du 20 au 30 mars 2015, le Collectif alternatives aux pesticides, basé à Argelès-sur-mer, a lancé un appel à participation, le 29 novembre. Cette structure dénonce la troisième position mondiale occupée par la France en matière d’utilisation de pesticides. Après s’être constituée en association il y a quelques jours et avoir relancé son site Internet, elle invite les volontaires à imaginer des événements en Pays Catalan.

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