La Clau
Obama veut stocker 15 tonnes de déchets chimiques à 300 km de Perpignan

Une information faisant l’effet d’une bombe est intervenue le 9 janvier en Espagne et en Catalogne, suite à la révélation d’une indiscrétion concernant l’intention de l’Etat fédéral américain, adressée à Madrid, d’acheminer et d’entreposer à Tarragona une quantité de 15 tonnes de déchets chimiques issus du conflit syrien. Cette éventualité, qui vise la ville portuaire située à moins de 300 km de Perpignan, concerne des gaz sarin et des gaz moutarde, préalablement traités en haute mer par les USA. La surprenante demande de l’administration Obama, formulée au nom d’une entente hispano-américaine historique, suscite le refus catégorique de l’exécutif mené par le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, dont l’entourage estime que la prochaine rencontre Obama-Rajoy, prévue le 13 janvier à la Maison Blanche, sera immanquablement, pour le leader américain, l’occasion de revenir à la charge. Cette information intervient alors qu’un premier chargement d’armes chimiques a quitté le port de Lattaquié, en Syrie, le 7 janvier, avant d’être neutralisé à bord d’un navire américain spécial, d’ici le 30 juin.

Mais déjà, la société Grecat, qui gère une usine d’incinération à Constantí, à 4 km du port de Tarragona, se montre disposée à accueillir les résidus d’arsenal chimique incriminés. Cette société a révélé, le 9 janvier en soirée, avoir reçu une sollicitation directe de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), instance internationale chargée de contrôler la destruction des armes chimiques syriennes, offre également adressée à 44 homologues européens. Reconnu comme le plus performant d’Europe, le site catalan, équipé d’un four rotatif et spécialisé dans le traitement de déchets dangereux, est unique en son genre en Espagne. Propriété du gouvernement catalan, qui en étudie actuellement la vente au secteur privé, il dispose déjà d’une gestion intégralement confiée à Grecat.

En matière militaire, la relation contemporaine unissant Madrid et Washington est le fruit de l’adhésion directe de l’Espagne à l’OTAN (Organisation du Traité de l’Atlantique Nord), en 1982. Quatre ans plus tard, par référendum, la population espagnole avait donné une courte victoire à un « oui » de validation, mais la Catalogne avait voté contre cette alliance internationale.

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