La prolifération de plantes exotiques, parmi lesquelles figurent les griffes de sorcières, les figuiers de barbarie et les agaves, n’est désormais qu’un souvenir au Parc Naturel du Parc de Creus. Ce secteur extrêmement prisé de la Costa Brava, situé dans la commune de Cadaqués, est officiellement libéré de ses espèces envahissantes depuis le 26 septembre. En 2009, les Oeuvres Sociales du groupe financier catalan La Caixa, en association avec la Députation de Girona, équivalant à un Conseil général français, ont mis en place un programme spécifique, cadré par le ministère-département de l’Environnement du gouvernement catalan. Cette opération lourde, particulièrement dans les secteur de Tudela et de Port Lligat, ce dernier autrefois habité par Salvador Dalí, a comporté l’arrachage de 3000 tonnes d’espèces végétales, sur plus de 40 hectares.
Retour aux sources, par la destruction du Club Méditerranée
Agressives et rapides dans leur colonisation, les plantes éliminées au Cap de Creus sont également répandues sur la Côte Vermeille, de Collioure à Cerbère, dans les Pyrénées-Orientales. Crainte aussi en Corse, la plus dangereuse est la plante grasse griffes de sorcières, en latin « carpobrotus », qui comporte des fleurs largement ouvertes et atteint plusieurs mètres de long. Introduite au XXe siècle, cette plante toxique occupant 80 % du secteur de Port Lligat y a littéralement étouffé la végétation préexistante. La multiplication de cet ornement faussement local, liée à l’exploitation touristique, aura précédé un retour aux sources, pour une réappropriation de la Costa Brava par ses décideurs, en rupture avec l’exploitation effrénée encouragée par le régime franquiste. Cette démarche d’authenticité, qui doit favoriser une ère touristique qualitativement supérieure, succède aux mises en scène paysagères. Le premier pas décisif a comporté la destruction du Club Méditerranée de Cadaqués, suivi d’un reconditionnement des terrains occupés, présenté en 2011.
