La Clau
Inquiétudes démocratiques sur le futur parc éolien de l’Aspre

Le projet d’installation d’un nouveau parc éolien en Pays Catalan, dans le secteur de l’Aspre, avance difficilement. Cette réalisation envisagée dans la commune de Passa concerne six éoliennes de grandes dimensions, mesurant chacune 150 mètres de hauteur, pales comprises. Le 21 octobre, la mairie de Passa a voté pour ces moulins : 7 élus sur 14 ont émis un avis favorable, dont le maire, Patrick Bellegarde. Mais auparavant, lors d’une consultation populaire, 87% des habitants ont refusé ce projet. Plus globalement, sur 19 communes liées au parc, notamment en matière d’altération du paysage, 11 se sont prononcées contre. Au delà de son intérêt économique ou inhérent à l’autonomie énergétique, l’acceptation du parc de l’Aspre relève de la démocratie : représentative, au travers des élus, ou directe, comme le défend l’association «Collectif Le vent tourne », qui s’affirme contraire au “mitage des Aspres”. Ses membres s’indignaient par communiqué, le 22 octobre : “plus les mois passent et plus la population se mobilise contre les fausses solutions soi-disant écologiques que sont les éoliennes géantes”.

Les opposants dénoncent un conflit d’intérêts

Etrangement, la validation définitive du parc éolien de l’Aspre échoit au préfet des Pyrénées-Orientales, dont les services ont encadré une enquête publique du 26 août au 27 septembre. Les résultats sont entre les mains du commissaire enquêteur, qui doit rendre ses conclusions au représentant de l’Etat à Perpignan. Le collectif espère que cet intermédiaire soit fidèle à l’enquête, mais un ingrédient éthique s’introduit dans le dossier. En effet, l’association s’interroge sur la Direction de l’Environnement “Occitanie” (DREAL), qui fait autorité sur l’avenir du projet. Celle-ci a confié un dossier scientifique indépendant, consacré à l’impact environnemental du parc, à l’entreprise Eléments. Le chef de projets éoliens de cette société montpelliéraine, Timothy Kruger, est le fils de Didier Kruger, directeur de la DREAL. Cette proximité offusque les opposants aux éoliennes, car, dans un dossier inhérent au projet, réalisé par Eléments pour le compte de la DREAL, le nombre d’espèces animales à protéger dans ce cadre, soit 119 initialement, est passé à 35. Cette minimisation de l’impact environnemental des éoliennes facilite l’approbation préfectorale, car l’avis de la DREAL fait foi dans le circuit de décision.

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