3′

ENVIRONNEMENT

Le Pays Catalan a son scorpion différent de l’Occitan

L’espèce Buthus pyrenaeus a longtemps été assimilée à une autre

Aperçu par les scientifiques dès 1938 à Cerbère, en 1980 à Montauriol et à plusieurs reprises au cours des années 1970 et 1980 dans le massif des Albères, le scorpion “Buthus pyrenaeus” fait l’objet d’une reconnaissance tardive à laquelle personne ne s’attendait. Cet arachnide propre au Pays Catalan est décrit dans un article de la revue scientifique Faunitaxys, paru le 27 novembre. Dans son étude “The genus Buthus Leach, 1815 (Scorpiones: Buthidae) in France with description of a new species from the Eastern Pyrenees”, l’arachnologue français Eric Ythier décrit la découverte de cette espèce endémique, que l’on ne différenciait pas, jusqu’à présent, du Buthus occitanus, propre à l’Occitanie. Il y a donc eu méprise pendant plusieurs décennies sur cette espèce, que l’on n’a pas considérée en tant que telle, notamment après l’identification de 1938. Ce Buthus pyrenaeus vit notamment dans le massif des Albères comme dans les vallées du Cady (autour de Vernet-les-bains) et de la Têt, aux abords d’Olette.

Au total, quatre espèces de scorpions

“Une nouvelle espèce de Buthus est décrite sur la base de six spécimens collectés dans l’Est des Pyrénées, dans le sud de la France. Le Buthus pyrenaeus se caractérise principalement par une coloration jaunâtre avec un motif foncé sur les tergites”, souligne la publication. Elle révèle que cette bestiole présente des “affinités” avec le “Buthus alacanti”, présent au Pays Valencien, et avec l’Occitanus. Parallèlement, la Catalogne du Nord abrite aussi l’Occitanus, ainsi que deux autres espèces de scorpions, l’Euscorpius flavicaudis et le Belisarius xambeui. Tous sont capables de rester 6 mois sans manger.

Un insecte remonté du Maghreb

L’avenir du Buthus pyrenaeus reste à connaître, car le Buthus occitanus est protégé par loi, mais son cousin catalan ne l’est pas encore. Cette espèce est potentiellement dangereuse en cas de piqûre, car elle atteint le système nerveux et les muscles. D’après Marie-France Martin-Eauclaire, toxinologiste au CNRS, le Buthus, très fréquent au Maghreb, est remonté jusqu’à nous par le détroit de Gibraltar, avant son ouverture.