La Clau
Université de Perpignan : le tabou des faux étudiants boursiers est levé

L’Université de Perpignan Via Domitia (UPVD) fait l’objet d’un article aux tonalités fracassantes publié le 27 mai par le journal Le Monde. Le grand quotidien du soir a choisi le campus du Roussillon pour illustrer une tendance généralisable au territoire français, celle des « faux étudiants boursiers », bénéficiant d’un droit à la sécurité sociale. Fabrice Lorente, le président de l’UPVD, réputé pour son sens de l’efficacité, y déclare sans ambages « nous servons d’assurance-chômage aux jeunes qui ne trouvent pas de travail », tout en brisant un tabou. Le Monde salue la « transparence » de ce propos, que son auteur complète en invitant à une prise en compte par les « pouvoirs publics ».

Tendance à la hausse depuis 2009 ou 2010

Pour étayer la réalité des universités abritant des étudiants « sans stylo » s’employant à passer le temps faute d’emploi, le grand journal parisien décrit un examen de sociologie lors duquel un « flot continu » d’étudiants rendent leurs copies vierges, peu après le début de la séance. Ceux-ci, percevant une aide mensuelle de 470 euros cumulable avec un emploi, parfois sans contrat, ne « sont venus que pour signer la feuille de présence et continuer à bénéficier de leur bourse ». Plus tard, quatre jeunes femmes affirment que leur bourse devrait « augmenter », car le montant alloué « part en trois jours, comme ça, fringues, téléphone ». Au total, en département de Sociologie, à Perpignan, 52 % des copies collectées s’avèrent blanches, selon un phénomène ancien, mais en croissance depuis 2009 ou 2010, en « lien avec le chômage des jeunes et l’absence de dispositif de soutien financier pour cette période de transition entre lycée et activité », selon M. Lorente.

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