La Clau
Tracé TGV Perpignan-Montpellier: le «pire des scénarios» pour le Pays Catalan

L’annonce du choix définitif du tracé de la ligne à grande vitesse Perpignan-Montpellier, mercredi 3 février, est diversement appréciée. Le préfet et la présidente de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Pascal Mailhos et Carole Delga, se «réjouissent de la décision» et «s’engagent résolument aux côtés de SNCF Réseau pour préparer le dossier d’enquête préalable à la déclaration d’utilité publique». Mais l’association Protection et Maintien du Cadre de Vie (PMCV), considérée comme un interlocuteur valable par l’Etat, nous communique son indignation en soulignant le «pire des scénarios» pour le Pays Catalan, car tous les TGV de voyageurs «ne passeront pas en gare de Perpignan». Celle-ci n’accueillerait que les «TGV locaux». Le parti Unitat Catalana, qui siège à la mairie de Perpignan, rejoint cette analyse : « les trains internationaux ne passeront plus par Perpignan et n’auront plus la possibilité de s’arrêter en Roussillon qui est pourtant un lieu stratégique ».

Faire bloc auprès de l’Etat ?

Convergence Démocratique de Catalogne (CDC) avertit : «la SNCF doit servir le Roussillon, et non pas seulement s’en servir». Le parti eurocatalan fustige les «décideurs faussement crédules» qui auraient fait croire que l’ensemble des TGV ferait une halte au Centre del Món et appelle un «puissant lobbying» auprès de l’Etat, sans lequel «Perpignan deviendra Cerbère». CDC affirme que la future ligne mixte voyageurs-marchandises «ne sera pas compétitive» car les «flux asiatiques du Port de Barcelone» vont augmenter. L’idée d’une saturation de la ligne était d’ailleurs déjà avancée en 2011 par une étude avant-gardiste de la Chambre de Commerce de Girona.

Mobiliser Carole Delga ?

De son côté, le responsable départemental de Debout la France (DLF), Sébastien Ménard, estime que Perpignan, «seule ville moyenne du tracé à disposer d’une nouvelle gare TGV», sera «celle qui en profitera le moins», car son futur bypass sera emprunté par certains TGV et AVE espagnols, dans une proportion déterminante pour le débat. DLF invite la présidente régionale à intervenir «pour que le tracé de la future ligne TGV emprunte la ligne actuelle, modernisée et mise aux normes, afin que Perpignan et le département profitent des avantages qu’apporte cet outil».

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