La Clau
TGV Perpignan-Montpellier en 2045 : coup de gueule du sénateur Calvet

Peu habitué aux coups de gueule, homme au tempérament mesuré, le sénateur François Calvet s’énerve contre les lenteurs de l’État sur le dossier de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) Perpignan-Montpellier. Quelques jours après l’officialisation de l’engagement du gouvernement pour le financement de la portion Béziers-Montpellier, annoncé le 21 janvier par le Premier ministre, Jean Castex, le parlementaire, membre des Républicains (LR), interpelle le même gouvernement. Mardi 1er février, lors de la séance au Sénat, il a questionné Joël Giraud, Secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, chargé de la Ruralité, lors d’un débat intitulé “Quelle politique ferroviaire pour assurer un maillage équilibré du territoire ?”. À cette occasion, François Calvet a appris de la bouche du ministre que l’Etat “souhaite accélérer les travaux alors que la LGV mixte voyageurs-fret Montpellier-Perpignan doit être construite en deux temps, à horizon 2035, et Béziers-Perpignan, à l’horizon 2045 !”.

“50 ans pour construire une ligne de 140 km”

L’annonce de J. Giraud fait réagir l’élu originaire de Cerdagne, qui s’avoue “sans voix” face à cette échéance tellement lointaine qu’elle laisse le temps d’inventer des systèmes de propulsion nouveaux, aptes à rendre obsolète le TGV. “Notre département est déshérité par la politique ferroviaire. Le projet de la LGV Montpellier-Perpignan est né dans les années 1990 et se hâte lentement”, lance l’élu. Celui-ci dénonce la stratégie parisienne : “le tronçon Montpellier-Béziers ne sera pas prêt avant dix ans, celui de Béziers-Perpignan pas avant vingt ans. Soit cinquante ans pour construire une ligne de 140 kilomètres !”.

Le Roussillon est-il encore en France ?

François Calvet s’en prend au gouvernement et à l’État, avec l’entière conscience que le premier est le gestionnaire passager du second. S’il n’est certain qu’il viserait le gouvernement si celui-ci était estampillé LR, ce soutien loyal de la candidate LR à la présidentielle, Valérie Pécresse, va plus loin, en questionnant subtilement jusqu’à l’appartenance du Pays du Roussillon à la France : “Quand on sait que la ligne Perpignan-Barcelone est en fonction depuis 2010, on peut alors légitimement se demander si cela est digne d’une politique nationale”.

Perpignan a déjà le TGV

Dans les faits, Perpignan en la partie Sud de la plaine du Roussillon appartiennent au réseau LGV ibérique, puisqu’il est parfaitement possible de rallier Barcelone et Madrid à grande vitesse. Par principe, cette dimension réelle est éludée dans les évocations officielles du dossier TGV au départ de Perpignan, autant par la presse conventionnelle que dans les communications de l’État. Selon cet évitement européen, au départ de Perpignan, il semblerait qu’il n’y ait pas de TGV.

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