La Clau
TGV : coup de boomerang historique à Perpignan

Le secret de polichinelle ferroviaire concernant le report de l’aménagement de la Ligne à Grande vitesse Perpignan-Montpellier, à dévoiler autour du 26 juin, fait l’objet d’une indiscrétion ministérielle révélée le 18 juin par le magazine économique L’Usine Nouvelle. Le tronçon qui relierait le Roussillon et le Languedoc ne fait partie des priorités gouvernementales, en confirmation du signal envoyé le 14 mars par le ministre des Transports, Hubert Cuvillier, qui questionnait le réseau national dans son ensemble et exigeait de « savoir quelle doit être la part de la grande vitesse, son utilité, sa fonctionnalité ». La « Commission Mobilité 21 », chargée de classer les projets de nouvelles lignes par ordre de priorités, repousse ainsi le projet à 2030 voire plus tard, malgré la stature européenne déterminante d’un tronçon qui dépasse le simple cadre du Languedoc-Roussillon. En revanche, la ligne Toulouse-Bordeaux verra le jour rapidement, tout comme trois réalisations en desserte de Paris, parmi 70 projets initialement validés par le Schéma national des infrastructures de transport. Mais les projets Lyon-Turin et Marseille-Nice sont repoussés à échéance ultérieure.

Perpignan revient en Catalogne et en Espagne

Dans la réalité mécanique, la négligence ferroviaire envers l’extrême Sud du territoire français situe Perpignan dans un cadre exclusivement ibérique, car la mise en service de la Ligne à Grande Vitesse vers Barcelone justifie un « empressement » technique et administratif conjoint de Paris et de Madrid, comme l’affirmait la ministre du Développement espagnole, Ana Pastor, le 17 juin à Barcelone. Le report du Perpignan-Montpellier, subodoré dès le 19 avril par le maire de Montpellier, Hélène Mandroux, et le président de l’Agglomération Perpignan Méditerranée, Jean-Paul Alduy, était annoncé dès le 25 mai par le groupe UMP du Conseil général des Pyrénées-Orientales. Ce contretemps confie le Roussillon à l’importante connectivité au réseau espagnol, la deuxième du monde après celle de la Chine, manifestée par les 4h20 séparant prochainement Perpignan de Madrid. Le réseau espagnol étant ramifié, au-delà de la Catalogne, vers Saragosse, Madrid et Séville, un Madrid-Alicante ayant même été inauguré le 17 juin, une partie des destinées des Pyrénées-Orientales devrait étrangement retrouver le Sud, selon un coup de boomerang historique.

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