La Clau
Rapport cinglant de Bruxelles sur le TGV espagnol: trop cher, trop lent, trop politique

Le réseau TGV espagnol, le plus long du monde après celui de la Chine, est visé par la cour des comptes européens. Dans un rapport communiqué mardi 26 juin, cette instance pointe du doigt un coût de réalisation trop élevé et un service « inefficace », car certaines lignes manquent de passagers. En moyenne, les AVE en Espagne accueillent 5 millions de passagers par kilomètre, contre 19,2 millions pour les TGV en France. Selon ce document, l’Espagne a reçu 47% des fonds européens destinés aux Lignes à Grande Vitesse (LGV), plus que la France, l’Allemagne et la Pologne réunies. Cette manne s’élevant à 11,2 milliards d’euros, distribuée de 2000 à 2017, a notamment été affectée à la construction de la ligne La Jonquera-Barcelone. Le réseau espagnol, déficitaire en 2017, a représenté un investissement européen de 1159 euros par habitant lors de cette période, contre 603 euros pour chaque Français.

Trains trop lents et peu remplis

En matière de vitesse, le réseau espagnol présente des résultats édifiants sur l’axe Madrid-Galice, où les AVE plafonnent à 110 km/h, soit 29% des 350 km/h attendus. On relève 54% sur la ligne Barcelone-Madrid et 36% sur Perpignan-Figueres, ligne dont la faible vitesse est due au partage des voies avec des trains de marchandises. L’état des lieux européen de la LGV espagnole met en exergue un surcoût de construction de 38,5% pour la ligne La Jonquera-Barcelone-Madrid, soit 12,1 milliards d’euros. Ce document aborde aussi les préférences idéologiques, qui conduisent à priver l’axe Barcelone-Valence de grande vitesse : « la décision de construire des lignes à grande vitesse est basée habituellement sur des considérations politiques ». Selon ce même critère, pour le territoire français, les usagers seraient en mesure de s’interroger sur l’absence de Ligne à Grande Vitesse entre Perpignan et Montpellier.

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