Le pari d’une renaissance industrielle de l’espadrille en territoire français est réussi pour l’entreprise Payote, créée en 2016 à Perpignan par Olivier Gelly. L’initiative de ce créateur autodidacte a permis de rajeunir l’image de de la chaussure traditionnelle d’origine catalane, dont une grande partie de la production est issue de Chine, tandis que le leader catalan et européen, Castañer, est établi à Banyoles, dans la région de Girona.
La marque Payote signifie la relance d’une chaussure artisanale “en lui apportant un vent de fraîcheur”, souligne son fondateur, qui a débuté son aventure avec 9000 euros collectés via un crowdfunding. Il revendique 300 000 espadrilles vendues depuis le démarrage et un chiffre d’affaires de 1,3 million d’euros en 2021. L’année dernière a aussi été celle de l’ouverture d’un premier atelier de prototypage à Perpignan et la création de 7 emplois. Ce lieu de production, encore modeste, est l’auteur de 8 000 paires entièrement élaborées dans la capitale du Roussillon.
Une usine propre à la marque en 2024
Pour l’heure, Payote fait confectionner toutes ses chaussures au Pays Basque, dans le village de Mauléon, en sous-traitance avec la petite usine Megam. Le stockage et la distribution s’effectuent principalement depuis le quartier du Haut-Vernet de Perpignan. Mais une unité de production exclusivement gérée par la marque est en préparation pour 2024, ce qui lui permettra d’acquérir une totale indépendance. L’entreprise, dont le succès est grandement dû à Internet, développe une gamme féminine et une gamme masculine, commercialisées au prix moyen de 40 euros la paire, ainsi qu’une ligne enfants.. La création de nouveaux modèles et de paires personnalisées font partie des singularités de l’entreprise, qui assume ses “espadrilles unies” et ses modèles “aux motifs plus tape-à-l’œil”. Parmi ses efforts éthiques et environnementaux, le chausseur du Pays Catalan n’utilise, pour confectionner le tissu de ses espadrilles, que du coton biologique cultivé sans engrais chimique.