Le Comité Départemental du Tourisme des Pyrénées-Orientales (CDT 66) a coordonné le 14 janvier l’enregistrement d’une émission de radio, depuis l’hôtel Quality de la galerie commerciale El Centre del Món de Perpignan. Cette séquence était diffusée ce samedi 18 janvier sur les ondes de la radio Cadena COPE, depuis Barcelone, dans le cadre d’une émission intitulée « Tira Milles« , consacrée au tourisme et aux loisirs. Le Pays Catalan a ainsi pu profiter d’une nouvelle fenêtre médiatique, fruit de la mise en service du TGV Barcelone-Perpignan. Francis Gendre, président du Grand Circuit du Roussillon, le chef Pierre-Louis Marin, Emmanuelle Gendre, au nom du CDT, la chaîne hôtelière Roussill’Hôtel, ou encore le DJ Manu Pérez décrivant la Fête des Vendanges de Banyuls-sur-mer, ont fourni aux auditeurs des raisons de séjourner sur le territoire. Celui-ci était les « Pirineus Orientals » et la ville accueillante était souvent « Perpiñán », alternativement en catalan et en espagnol, selon des terminologies à faire pâlir les services préfectoraux et les tenants du marketing territorial. Au-delà, la terminologie « Catalunya Nord », la seule connue des grands médias barcelonais, a été soigneusement évitée.
Promotion du Roussillon en trompe-l’oeil
La Cadena COPE, à capitaux 100% catholiques, protégée en son temps par le régime de Franco, est financée par la Conférence épiscopale espagnole, différents diocèses et plusieurs groupements jésuitiques et dominicains castillans. Elle totalise 2 millions d’auditeurs dans l’ensemble de l’Espagne, mais seulement 145.000 en Catalogne et en Andorre, où l’émission perpignanaise était exclusivement diffusée. Face à elle, les stations leaders RAC 1 et Catalunya Ràdio, toutes deux catalanes, ont séduit 677.000 et 535.000 auditeurs en 2013, selon la très officielle « Etude Générale de Médias » espagnoles. Echappant à ces deux grands prescripteurs de loisirs, l’opération de promotion des Pyrénées-Orientales a illustré un malentendu transfrontalier. La Cadena COPE, bien minoritaire en Catalogne, a manifestement dupé le Conseil général des Pyrénées-Orientales, peu à même de fouiller dans les chiffres, la couleur et l’histoire de ce média, jugé poussiéreux, voire réactionnaire.
Retrouvez un extrait de l’émission ici.