La Clau
Opencat attend le TGV Perpignan-Barcelone sans euphorie

La grande expectative liée à la Grande Vitesse ferroviaire dans les Pyrénées-Orientales s’est confirmée le 9 novembre au travers d’une conférence intitulée « TGV Perpignan-Barcelone : vraiment une révolution ? » organisée par le think tank Opencat. Ce rendez-vous, proposé dans l’amphithéâtre de l’hôtel d’agglomération Perpignan Méditerranée, a attiré 100 responsables économiques, institutionnels, universitaires et politiques du Roussillon. Cette occasion a permis à M. Jordi Fuster, chef de projets Mobilité de l’Agence Barcelona Regional, de déclarer « le succès du TGV dépend de nous. L’important est que les gens l’utilisent ». Ce spécialiste des aménagements ferroviaires du Grand Barcelone a précisé : « en Espagne, les trajets en TGV sont des produits de luxe, plus qu’en France. Il Faudra négocier les prix ». A ses côtés, Romain Grau, Vice-Président de Perpignan Méditerranée en charge de l’Economie de ce territoire, a estimé que « l’impact du TGV sur ce tronçon ne sera pas immédiat, mais nous vivrons trois temps : celui des flux touristiques, puis résidentiels, puis liés à l’économie productive ». Selon cet élu, dans les Pyrénées-Orientales, « pays qui ne vivait jusqu’à présent que dans l’oeil de Paris (…) la grande vitesse finira par équilibrer nos mentalités« . Cette vision de long terme était partagée sans exaltation par Vincent Dumas, Président d’Opencat, qui a rappelé que les flux de salariés « pendulaires » entre Perpignan et la Catalogne du Sud sont les « plus faibles de France », les records appartenant aux relations envers la Belgique et la Suisse. Modérateur de la soirée, M. Dumas a souligné que le TGV « élargira la vue des habitants du Roussillon, qui cesseront de se vivre comme un terminal français » et souhaité que Perpignan devienne « intimement consciente de son repositionnement sur la carte européenne ».

Vivre ici et travailler là-bas reste un problème

Ce forum a été l’occasion pour l’avocat fiscaliste Hervé Germà d’évoquer la complexité qui consiste à tirer profit du TGV pour vivre à Perpignan tout en travaillant à Girona ou à Barcelone, et inversement. Avouant « on ne peut pas réellement profiter de la libre circulation européenne car les textes légaux ne sont pas uniformisés« , Me Germa a relié le fait de « travailler d’un côté de la frontière et de dormir de l’autre » à une « complication au niveau fiscal », car, de son avis, « les États n’ont pas assumé que nous sommes frontaliers ». Tout en considérant cette situation « insoluble, tant que l’Europe ne s’y mettra pas », Me Germa a conclu, dans un accès de réalisme, que « L’Europe a autant de législations que d’Etats, et les impôts directs et les taxes locales ne sont pas du tout harmonisés ».

Ce forum d’échanges a comporté la présence, parmi le public, de Jean-Paul Alduy, Président de l’agglomération Perpignan Méditerranée, André Joffre, Vice-Président de la Chambre de Commerce de Perpignan et Président du pôle de compétitivité Derbi, Marc Siré, Président de la Chambre syndicale des experts-comptables des Pyrénées-Orientales et Jordi Pujol, fils de l’ancien Président du gouvernement catalan.

Galerie de photographies de la conférence.

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