La Clau
L’Université de Perpignan saura-t-elle recréer sa faculté de Médecine ?

Un défi de compétitivité est posé à l’Université de Perpignan, à l’aube d’une décennie de mutations des études supérieures. Le campus du Roussillon est en effet sollicité par l’Hôpital européen de Puigcerdà, qui entend profiter de son ouverture, en 2012, pour créer un pôle université consacré à la Médecine, sur le triangle Girona-Perpignan-Puigcerdà. Le 15 décembre, la ministre-conseillère de la Santé du gouvernement de Catalogne, Marina Geli, qui n’occupe plus sa fonction en vertu de l’alternance politique, a encouragé avec vigueur les Universités de Perpignan et de Girona à créer une offre à Puigcerdà. Ce projet d’envergure, indépendant des couleurs politiques, concerne la création d’un pôle de référence en Médecine de montagne, appelé à devenir un exemple de qualité à l’échelle de l’Union Européenne. La chance à saisir, soutenue par le Secrétariat de la Santé de la Generalitat de Catalunya, est immense pour les deux établissements visés. Ce cursus, qui relancerait une faculté de Médecine de Perpignan, jadis puissante, est ardemment soutenu par le Conseil d’Administration du Groupement Européen de Coopération Territoriale (AECT) constitué le 15 décembre en vue d’accompagner l’ouverture de l’Hôpital de Cerdagne et d’en assurer la gestion.

Doté de 71 lits distribués sur 19.000 mètres carrés, employant 200 professionnels au service de 53 communes des régions de Cerdagne et du Capcir, le futur établissement d’altitude disposera d’équipements de pointe. Il doit devenir le champ d’application « théorique et pratique » d’une médecine reconnue à l’échelle « internationale », selon la volonté exprimée par Mme Geli. Face à cette main tendue, dans un cadre européen palpable et plurilingue, l’Université de Perpignan doit démontrer sa capacité d’ouverture et ses envies de développement, dans un cadre autonome. L’aptitude à choisir son destin est évidente pour l’Université de Girona, inscrite dans un schéma libéral, à l’image de l’ensemble de l’Union Européenne. L’institution continentale est d’ailleurs prête à soutenir le projet, tandis que la mairie de Puigcerdà propose un appui logistique décisif. Mais l’autonomie d’action du campus du Roussillon pourrait constituer un écueil dans le dossier, après le report de l’application de la « Loi relative aux libertés et responsabilités des universités » (LRU). Le 26 novembre, l’autonomie de l’Université de Perpignan, prévue au 1er janvier 2011, a en effet été repoussée, en vertu d’un manque d’habitude à assumer intégralement le fonctionnement universitaire, notamment en matière de choix économiques et de stratégies de développement.

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