La Clau
L’Université de Perpignan refuse son annexion par Montpellier

Alors que son autonomie, dans le sens de la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU) a fait son chemin, l’Université de Perpignan Via Domitia (UPVD) affronte le projet de loi sur l’Enseignement Supérieur et la Recherche qui prévoit la « coopération et les regroupements d’universités ». Ce texte, présenté au Conseil des ministres le 20 mars 2013 avant son vote à l’Assemblée nationale le 28 mai, met en avant les notions de « décloisonnement » des campus et vise une « nouvelle ambition pour la recherche », mais son article 38 déplaît aux instances dirigeantes de l’UPVD. Le 15 mai, les 90 élus des trois conseils centraux, constituant le Congrès de l’établissement, ont voté une motion dans laquelle ils redoutent une « fusion » avec les autres campus de la région Languedoc-Roussillon, qu’il pressentent être un « rattachement à un seul établissement ». Cette satellisation directe à Montpellier, qui induirait une réduction de moyens et d’initiatives, serait effective dès la rentrée 2013.

Montpellier, si loin, si proche

La motion exprimée par Perpignan exige une modification de certaines dispositions du projet de loi, qui « remet en question toute l’architecture universitaire actuelle ». Soutenue à l’unanimité du Conseil Municipal de la Ville de Perpignan dès le 16 mai, elle défend l’une « des plus anciennes universités d’Europe, implantée dans son territoire depuis 1350 ». Ses auteurs y stipulent une « attractivité internationale » signalée par la présence de 107 nationalités en son sein, et une « activité de recherche cohérente, spécifique et territorialement située ». Défendant une position géostratégique au centre d’un triangle Barcelone-Toulouse-Montpellier, elle avertit que le projet de loi peut se traduire en « participation » à une communauté universitaire d’établissements ou conduire à un « rattachement à un seul établissement désigné par l’État », progressivement transformé en fusion. Le Congrès de l’Université de Perpignan y voit une atteinte à l’autonomie, sur une problématique de fond liée à la structure géographique du Languedoc-Roussillon, Perpignan et Montpellier étant suffisamment proches pour dialoguer mais trop éloignées pour abandonner leurs logiques propres.

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