La Clau
L’inexorable déclin de l’apéritif Byrrh

Le site de production d’apéritifs de la société Cusenier, à Thuir, produira cette année plusieurs millions de litres de boissons, en toute discrétion. La filiale du groupe Pernod-Ricard en Pays Catalan, qui profite de 8000 m2 de surface industrielle, concevra et embouteillera un total de 15 millions de litres d’alcool, parmi lesquels figureront 4 millions de litres de Suze. Cette marque d’origine suisse, élaborée à base de racines de gentiane, s’écoule principalement en France. L’usine de la région de l’Aspre produira cette année 30 000 litres d’Absinthe de marque Pernod, ainsi que les apéritifs populaires Dubonnet et Cinzano.

Il y a 100 ans, 45 millions de litres de Byrrh

Byrrh, la boisson proprement catalane produite à Thuir, à base d’écorce de quinquina, sera fabriquée à concurrence de 500 000 à 700 000 litres cette année. Le roi des breuvages apéritifs du XXe siècle, actuellement célébrée comme élément patrimonial des Pyrénées-Orientales, décline en réalité. Fabriquée à hauteur de 30 millions de bouteilles par an en 1910, puis 45 millions autour de 1935, elle jouissait d’une commercialisation à l’échelle de la planète. Dans le cadre d’une évolution des modes et faute de publicité, son marché avait chuté à 1 million de bouteilles en 2013, avant de passer désormais sous le seuil du million.

Byrrh, ancien apéritif incontournable en France, dont la réclame ornait des milliers de murs, n’est désormais connu que des nord-catalans et de publics extrêmement sélect en France. Sans promotion, il persiste dans certaines mémoires et perd inexorablement en notoriété, avec le risque de disparaître.

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