La Clau
L’huile d’olive de l’Empordà, deux fois moins chère, à l’assaut du Roussillon

L’huile de la région de l’Empordà, issue d’une tradition qui remonte à l’Antiquité, au VIe siècle av. J.-C, trouve son origine dans les initiatives des colonies grecques d’Empúries et de Roses. Aujourd’hui, le succès grandissant en Catalogne de cette huile dite « verte », est étroitement lié à « l’argudell« , une variété d’olivier autochtone, présente également en Roussillon. Cette spécificité est jalousement préservée, car depuis 2008 près de 700 oléiculteurs de l’Empordà, mais aussi du Pla de l’Estany, autour de la ville de Banyoles, et du Gironès, disposent d’une Appellation d’Origine Protégée (AOP) « Oli de l’Empordà« , représentée par 800 hectares d’arbres, pour une production moyenne de 600.000 litres, dont la moitié est commercialisée directement en AOP. Déjà, les professionnels du secteur s’autorisent à annoncer que les précipitations de 2010 laissent présager une récolte 2011 exceptionnelle. Cette semaine, le président du Conseil de régulation, Simó Casanovas, a qualifié la récolte 2010 de « très bonne« , et présagé d’un cru 2011 en augmentation de 20%, pour « l’une des meilleures années jamais vécue sur le territoire« . La production devrait atteindre les 800.000 litres, dont environ 400.000 litres bénéficieront de l’appellation.

Avec comme locomotive la coopérative « Empordàlia » et 500 hectares d’oliviers pour 138 producteurs d’huile, la production habituelle n’a aucune difficulté à être écoulée. Ce surplus historique est perçu comme une aubaine dans la recherche de nouveaux marchés, avec déjà le spectre d’une concurrence qui ne dit pas son nom. Car la marque « Oli de l’Empordà », très bien implantée dans les provinces de Girona et de Barcelone, fait désormais du Sud de la France, Catalogne du Nord incluse, son nouvel objectif. Ces visées sont décisives au regard de la présence en Languedoc-Roussillon de multiples oléiculteurs, dont une partie bénéficie de la marque « Sud de France » et choisit une production qualitative. Celle-ci est associée à des tarifs qui représentent le double des prix sud-catalans, et jusqu’au quintuple des prix des huiles andalouses de grande consommation.

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