La Clau
En faillite, le tunnel TGV du Perthus devient «fantôme»

Une crise inédite touche la ligne de TGV Paris-Perpignan-Barcelone, dont les études de marché semblent avoir été négligées. La société TP Ferro, concessionnaire franco-espagnol du tronçon de ligne TGV Perpignan-Tunnel du Perthus-Figueres, sur l’axe Paris-Barcelone, était déjà menacée de cessation de paiements, en mai. Elle réclamait en vain 34 millions d’euros à la France et à l’Espagne pour surnager, puis a fait prononcer la cessation en juillet. Mardi 1er septembre, elle a été placée sous administration judiciaire par le tribunal de Girona, avec un passif de 400 millions d’euros. TP Ferro a investi 1,1 milliard d’euros pour 44,4 km de ligne. Son enfoncement financier est provoqué par le lancement tardif, fin 2013, de la ligne Perpignan-Barcelone, alors que le tunnel était prêt en 2009. La faiblesse du trafic et l’offre aérienne low cost entre Barcelone et la France font empirer la situation.

Paris et Madrid appelés à la rescousse

TP Ferro es la propriété du groupe de BTP espagnol ACS, dont le PDG est Florentino Pérez, président du Real Madrid, et du français Eiffage. Cette entreprise dont les services sont établis à Montesquieu-des-Albères, Llers et la Jonquera, évitera la liquidation, mais sa situation de faillite impose des solutions d’urgence. Pourtant la plupart des passagers circulant sur la ligne internationale Paris-SNCF, dont les billets sont commercialisés par la SNCF et la RENFE espagnole, ignore emprunter un tronçon «fantôme». Cette image choc a été choisie ce 3 septembre par le journal madrilène El Mundo, pour lequel le tunnel du Perthus «n’est pas viable du point de vue économique». En dernière instance, les états français et espagnol devraient être invités à intervenir en novembre. D’ici-là, les TGV circuleront «dans les mêmes conditions», selon le juge, interrogé par l’agence Europa Press.

Partager

Icona de pantalla completa