Le manque de communication entre la France et l’Espagne est criant dans la gestion du dossier du TGV entre Perpignan, dont le lancement fait l’objet d’un énième report. A l’origine, la ligne devait être ouverte le 12 décembre, selon une annonce officielle effectuée le 2 septembre par Jean-François Roverato, PDG de la société française Eiffage, en charge de la construction de la ligne au sein du consortium TP Ferro. Dès le 4 septembre, le sous-délégué du gouvernement espagnol à Girona, Francesc Francisco-Busquets, en accord avec la compagnie ferroviaire espagnole RENFE, avait démenti cette affirmation unilatéralement française. Mais ce rectificatif n’avait pas atteint les médias de masse, de Perpignan jusqu’à Montpellier et Paris, dans une persistance voire un renforcement de la frontière de l’information. Il aura fallu plus de deux mois pour que la France, par l’intermédiaire de la SNCF, reconnaissance l’erreur.
Ce mercredi, dans les éditions les Journaux du Midi, le porte-parole région de la SNCF en Languedoc-Roussillon, Bruno Hillion, affirme « On ne parle plus du 12 décembre (…) Il n’y a toujours pas de date définitive », tout en espérant une ouverture en décembre. Ce report, qui ne constitue pas une réelle surprise, s’explique par une accumulation de petits retards, dont la somme devient conséquente. Les essais techniques, dont un déraillement fictif effectué ce mercredi, suivi le 30 novembre d’un faux incendie de train sous le tunnel du Perthus, font partie des étapes obligatoires, tout comme la mise en place de la réservation de billets, promise pour le 12 novembre, mais qu’il reste à mettre en place. Par ailleurs, plusieurs autorisations administratives de circulation manquent encore du côté de l’Etat français. Cette nouvelle modification du calendrier de la ligne entre le Roussillon et l’Empordà revêt une importance relative, en vertu de son isolement au sein du réseau européen à grande vitesse. La continuité vers Barcelone est en effet prévue, au mieux, pour 2012, tandis que l’hypothèse d’un horizon 2020 pour la mise en service d’une jonction entre Perpignan et Montpellier ne fait pas partie des priorités de l’Etat.