La Clau
Le Smic, inférieur de 42 % entre Perpignan et Figueres

Le Salaire Minimum Interprofessionnel (SMI) espagnol augmentera de 0,6 % pour atteindre 645,30 euros nets par mois au à compter du 1er janvier 2013. Cette hausse approuvée le 28 décembre en Conseil des ministres, à Madrid, fait suite à une année sans réévaluations, en accord avec les mesures d’austérité défendues par le gouvernement de Mariano Rajoy. Par cette mesure, le ministère espagnol de l’Emploi souhaite répondre au « contexte économique actuel, qui contraint à adopter des politiques salariales en 2013 pouvant contribuer à la relance économique et à la création d’emplois ». Le salaire minimum espagnol correspondra ainsi à 21,51 euros quotidiens, pour un revenu annuel de 9034,20 euros. En France, le 1er janvier, le Smic passera à 9,43 euros bruts l’heure après une hausse de 0,3 % calquée sur l’indice des prix à la consommation, soit 1.430,22 euros bruts mensuels pour 35 heures hebdomadaires, correspondant à environ 1121 euros net.

Les néolibéraux prônent une baisse du Smic français

Au 1er janvier, le différentiel entre le Smic français et le Smi espagnol atteindra ainsi 42,5 %, mais d’autres considérations entrent en ligne de compte, notamment le temps de travail légal en territoire espagnol, fixé à 40 heures hebdomadaires. D’autre part, dans son bulletin du mois de décembre, la Banque d’Espagne avertit d’un risque de destruction d’emplois suite à cette revalorisation, notamment chez les jeunes et les seniors. De son côté, l’hebdomadaire libéral The Economist, dans un comparatif des salaires minimaux européens publié le 19 décembre, considérait les salaires plancher comme une « forme de discrimination contre les travailleurs sans qualification » et visait le Smic français, à 60 % du salaire médian, établissant le record des pays industrialisés. Le titre britannique en préconisait même une réduction « de 25 à 30 % », au nom de la compétitivité française. La question franco-espagnole du Smic est par ailleurs cruellement présente dans la réalité du Pays catalan. Depuis la fin de la dernière décennie, la présence imbattable de la concurrence sud-catalane dans le secteur du BTP développe à Perpignan, Céret ou Saillagouse des activités à modalités espagnoles en matière de salaires et de temps de travail hebdomadaire.

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