La Clau
Le Roussillon cultive 400 tonnes de pêches en Tunisie

La développement des productions à l’étranger ne concerne pas uniquement les industries classiques, motivées par des coûts avantageux. En Pays Catalan, la coopérative fruitière La Melba est spécialisée depuis 1944 dans la production de fruits, dont une majorité de pêches, issues du secteur géographique de Bouleternère, Ille-sur-Têt et les environs. Mais désormais, la direction de ce fleuron de l’économie territoriale mise sur la Tunisie, où elle a acquis des terrains en 2008. Comptant sur la précocité de la pêche tunisienne, La Melba concurrence ainsi la production espagnole, après avoir mis sur le marché, dès le 19 avril dernier, ses tout premiers fruits d’Afrique du Nord, qu’il serait impossible d’obtenir à pareille saison en territoire français.

La toute première production introduite dans ce circuit, après une plantation dans la ville d’Al-Miknassi (Maknassy), dans le centre de la Tunisie, puis la mise à profit d’un savoir-faire en matière de distribution, concerne 400 tonnes de pêches. Elle s’ajoute, avec des coûts moindres, aux 8000 tonnes produites par les 25 coopérateurs catalans, établis sur 200 hectares, qui fournissent des pêches de juin à septembre. Le Pays Catalan reste la base de travail de l’entreprise, mais celle-ci vise déjà une production d’abricots et d’artichauts en Tunisie. Concernant les pêches, les ventes concernent la France à 70%, intégralement en grandes et moyennes surfaces, tandis que les 30% portent sur la Suisse, la Belgique et l’Allemagne. Le verger tunisien de la marque catalane pourrait assurer une production de 1500 tonnes annuelles dès 2014, dans une évolution étonnante des échanges économiques, qui met en lumière les nouveaux défis agricoles. La Melba appose son label sur les pêches tunisiennes, indique clairement leur provenance, et leur fait profiter d’un circuit direct, en remorques réfrigérées, de la Tunisie jusqu’au port de Marseille.

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