Le président du gouvernement catalan, Artur Mas, présent furtivement jeudi dernier à Perpignan à l’occasion du baptême de la ligne TGV Perpignan-Figueres, a été reçu par le Roi d’Espagne, Juan Carlos, lors d’une rencontre officielle organisée ce lundi au palais madrilène de la Zarzuela. Dans une ambiance forment cordiale, voire euphorique face aux flash des photographes, M. Mas a exposé au monarque sa vision de la fiscalité sud-catalane et espagnole, lors de cette toute première rencontre depuis son élection, fin décembre. Le nouveau dirigeant catalan s’est entretenu avec le Roi au sujet du pacte fiscal proposé lors de sa campagne. Cette formule comporte l’important projet de « concordat économique », qui consisterait à prélever en Catalogne l’intégralité des impôts, préalable à un reversement à l’Etat espagnol, sur le modèle en vigueur au Pays Basque. Ce projet, qui fonde le programme nationaliste catalan de l’actuel gouvernement en place à Barcelone, serait, selon le désir de M. Mas, envisageable après les élections « générales » espagnoles, qui équivalent à la présidentielle française, tous deux scrutins prévue en 2012.
M. Mas, qui fêtait 55 ans ce lundi et s’est vu gratifié d’un « feliz cumpleaños » (joyeux anniversaire) par Juan Carlos, a pu développer son argumentaire pendant 45 minutes. La récente ouverture du Perpignan-Figueres et la nécessité du couloir ferroviaire méditerranéeen ont également figuré au menu, tout comme l’actualité égyptienne et tunisienne. Cet entretien précède d’une semaine une autre rencontre, à caractère moins symbolique et bien davantage incidente sur la politique espagnole, dans ses imbrications avec la société et l’économie sud-catalane. En effet, Artur Mas sera reçu par le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodríguez Zapatero, lundi 7 février.