La Clau
Le maraîchage du Pays Catalan a reculé de 88 % depuis 1988

Le recul de l’économie agricole des Pyrénées-Orientales est souligné par des chiffres communiqués jeudi 18 septembre à Perpignan. Les 8.228 hectares consacrés en 1988 à la production de fruits et légumes ne sont plus que 1.000 en 2014, selon l’hebdomadaire L’Agri, référence du monde agricole. Son journaliste Jean-Paul Pelras, collaborateur du quotidien L’Indépendant, s’interroge sur le rôle de l’Etat envers un Pays Catalan,« oublié », avec une « misère qui sourd » dans le monde rural. La vigne, forte de 50.000 hectares en 1993, a réduit son espace à 24.000 hectares mais « rien de significatif n’a été entrepris pour juguler ce désastre » selon l’auteur de l’éditorial de la semaine, également écrivain et ancien président du Syndicat des maraîchers des Pyrénées-Orientales, dans les années 1990. Il évoque le salaire « bien souvent inférieur au SMIC » perçu par les vignerons, et un secteur arboricole victime de la maladie de la sharka et des « méventes successives ».

« Le politique doit réguler le foncier »

Le rédacteur dénonce les « friches » qui remplacent les parcelles cultivées, en éludant la concurrence foncière croissante exercée par l’urbanisation du Roussillon, lorsque les villas succèdent à la vigne et aux vergers. Il évoque avec réalisme les « compétitions déloyales exercées par l’Espagne et les pays du Maghreb sur nos productions », sans aborder la compétitivité française comme ingrédient du malaise. Prescripteur d’opinion, Jean-Paul Pelras recommande un « plan de reconquête ambitieux » reposant sur l’irrigation du vignoble défendue en son temps par Christian Bourquin, la « mobilisation des banques et des collectivités pour le portage de projets » et plus généralement une « intervention politique » pour la régulation du foncier.

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