La Clau
Le désenclavement de la Cerdagne et du Capcir dépend de l’Andorre

Pendant que les plaines littorales organisent la réception de la Ligne à Grande Vitesse, la montagne imagine son avenir, sans TGV, mais avec une autoroute. Sérieusement envisagé depuis 2008, le projet d’axe E9, qui joindrait Barcelone à Toulouse en empruntant la Cerdagne, est remis sur le tapis. L’intérêt de cette liaison serait direct pour les habitants des régions de Cerdagne et du Capcir, équidistantes des deux villes. Celles-ci se trouveraient désenclavées, non pas pas l’Est, c’est à dire vers Prades, Perpignan le Roussillon, mais vers le Nord et le Sud. Le 14 décembre, 92 élus des deux secteurs de la Cerdagne, d’Andorre et du département de l’Ariège, ont signé à Andorre-la-vieille une « Déclaration commune d’Andorre » pour l’axe « stratégique » E9, selon le terme employé à cette date. Le chef du gouvernement socialiste andorran, Jaume Bartumeu, a lancé à cette occasion un groupe de travail permanent. Cette avancée est importante, car la future autoroute, jusqu’à présent voulue par des élus reculés, est désormais revendiquée par un Etat.

Le lobbying andorran auprès de l’Etat français, appuyé sur la visite de Nicolas Sarkozy en principauté, le 29 juillet, constitue désormais le principal espoir des défenseurs du projet, jusqu’à présent négligé. Surtout, dans une volonté d’ouverture sur l’Union Européenne, l’Andorre annonce en cette fin d’année la construction d’un tunnel, dénommé « La Menera », vers l’E9. Celui-ci unira le secteur de Grau Roig, à l’Est du Pas de la Casa, et la commune de Meranges, à une dizaine de kilomètres à l’Est de Latour-de-Carol. Cette réalisation d’envergure, incluse dans le « plan stratégique » de l’Etat andorran, démarrera vers 2025, et doit recevoir une aide européenne, dans le cadre de l’association progressive du petit pays à l’Union. De la sorte, l’imbrication des projets rend l’E9 de moins en moins irréaliste, d’autant qu’elle fait partie des « projets d’avenir » selon M. Sarkozy. Mais le souhait de son financement par la France reste ambigu, tandis que l’Union européenne, sous couvert d’un intérêt partagé par trois Etats différents, se montre déjà sensible à son exécution. A terme, le parcours Barcelone-Terrassa-Berga-Puigcerdà-Tarascon-sur-Ariège-Pamiers-Toulouse devrait contribuer à désenclaver les régions de montagne. L’autoroute envisagée, existante en aval de la Cerdagne, au Nord et au Sud, exige un maillon, cerdan et ariégeois, qui empruntera les communes d’Alp, Fontanals et Puigcerdà, avant de frôler le Pas de la Casa et de rejoindre le Languedoc.

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