Le financement de projets économiques par contributions individuelles, ou « crowdfunding », en plein boum dans le monde, s’introduit pour la seconde fois dans les Pyrénées-Orientales, sous le nom de « Ulule e.catalans ». Cette plateforme participative était présentée le 14 juin à Perpignan par le groupe d’entreprises technologiques e-catalans, fondé en octobre 2012, en partenariat avec la Maison de l’Emploi et de l’Entreprise. Sur les traces du précurseur américain Adopt Class Room, bienfaiteur éducatif depuis 1998, et des sud-catalans Verkami et Tot Suma, ce dernier engagé dès 2012 dans la production d’un documentaire tourné en Roussillon, une première levée de fonds est en cours. Les donateurs sont invités à financer, par apports de 5 euros à plus de 100 euros, la société perpignanaise Caves Maillol, qui associe les vins de qualité à des mets de choix. L’association Ariass Soutien, engagée dans l’accompagnement de fin de vie à domicile, et le projet Luana Création, fondé sur la transformation en oeuvres d’art de papier de récupération, sont les autres projets à aider.

Une économie participative centralisée, malgré Internet

Le financement participatif par Internet permet la réalisation de projets d’entreprise, artistiques ou solidaires, par une contribution s’élevant parfois à plusieurs milliers d’euros. Les « actionnaires » se voient remettre une récompense symbolique, généralement un objet promotionnel, qu’ils peuvent refuser, pour renforcer leur contribution. Mais au-delà de ce grand principe, l’initiative lancée en Pays Catalan est en réalité une page régionale de la plateforme parisienne Ulule, entreprise créée en 2010 et financée par le prélèvement de 8 % sur un total de 2200 projets depuis l’origine, pour en enveloppe globale de 7 millions d’euros. La création d’une telle activité à vocation européenne ou mondiale, significative du XXIe siècle, est possible à Barcelone, Paris et Berlin, mais elle paraît improbable à Perpignan, bien que la notion de localisation importe peu sur Internet.

Le député J. Cresta veut réguler le crowdfunding en France

L’essor du crowdfunding en France a inspiré deux questions écrites au député des Pyrénées-Orientales Jacques Cresta, qui les adressées à l’Assemblée nationale les 18 et 26 mars 2013. Selon l’élu, cette méthode de participation sympathique impose la « création d’un cadre juridique » apte à garantir que les participations financières ont « bien pour finalité de financer le projet » que les donateurs « souhaitent soutenir ». Avertissant d’éventuels détournements et suggérant un « statut fiscal des contributions », le parlementaire reconnaissait qu’une réglementation excessive briderait ce mécénat de poche, salutaire par les temps qui courent.

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