La Clau
L’abattoir transfrontalier de Cerdagne ne l’est pas assez

L’abattoir transfrontalier de Cerdagne, inauguré à Ur en avril 2017, n’est pas une réussite paritaire, car 80 % de ses apports de bétail proviennent des régions du Capcir, du Haut-Conflent et de la Haute-Cerdagne, en territoire français. Les 20 % restant proviennent de la Basse-Cerdagne, sous administration espagnole. Pour remédier à ce déséquilibre, le Consell Comarcal de la Cerdanya entend mener campagne pour que les éleveurs relevant de son territoire amènent leur bêtes à Ur, dans les Pyrénées-Orientales (Catalogne du Nord) et se détournent des abattoirs des régions du Berguedà, du Ripollès et même des régions de Lleida et Barcelone.

Le projet d’abattoir a-t-il reposé, comme souvent dans les affaires transfrontalières, sur un malentendu ? Cet équipement d’un coût de 5,5 millions d’euros, financé à parité (avec un apport de 2,78 millions fourni par l’Union européenne), ne rencontre pas une telle harmonie dans son appropriation en matière concrète. La présidente du Consell comarcal, Roser Bombardó, reconnaît que cette infrastructure ne “répond pas aux nécessités des éleveurs” de la Basse-Cerdagne. Ceux-ci souhaitent que la viande soit transformée sur place et dotée d’un label de qualité. Cependant, comment concilier les stratégies de deux territoires, tous deux catalans, mais concurrents par-delà les déclarations de fraternité culturelle ?
A l’origine, l’abattoir de Cerdagne visait 300 éleveurs et bouchers-charcutiers, pour une production annuelle de 400 tonnes.

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