Les écoles de langue catalane La Bressola, dont le premier établissement a ouvert ses portes en 1976 à Perpignan, devraient procéder à la première fermeture de leur histoire, dans la région de la Cerdagne. L’école primaire ouverte en 2001 dans la commune de Bourg-Madame devrait en effet faire les frais de l’austérité budgétaire que s’est imposée le gouvernement catalan depuis 2010, et d’un retrait partiel du ministère de l’Education nationale. Pour dégager des solutions à cette situation, qui concerne 36 enfants scolarisés, une réunion de crise s’est déroulée ce mardi dans le hameau de Caldégas, qui abrite l’établissement visé, en présence notamment du maire de Bourg-Madame, Jean-Jacques Fortuny, qui a regretté que l’association La Bressola envisage la fermeture de l’école installée dans sa commune, et non pas un autre établissement du réseau.
Mais dans la réalité des chiffres, le coût à supporter par élève s’y avère le plus important de l’ensemble des 7 établissements primaires de La Bressola, selon son directeur général, Joan Pere Le Bihan. Cette rencontre, à laquelle ont pris également part le maire et conseiller général de Saillagouse, Georges Armengol, le maire de la commune de Bolvir, Bartomeu Baqué, et le député Albert Piñeira, élu de la Cerdagne sud-catalane, a permis d’évoquer une piste alternative. Le financement de l’école menacée, fourni par la Generalitat de Catalunya et la Région Languedoc-Roussillon, pourrait être assumé plus localement. Les institutions de Cerdagne, c’est à dire la communauté de communes Pyrénées-Cerdagne, dont Bourg-Madame ne fait pas partie, et le Conseil « Comarcal« , établi à Puigcerdà, à quelques centaines de mètres, en territoire espagnol, pourraient participer à un sauvetage. L’Institut d’Etudes de Cerdagne, acteur de l’installation de cette école, il y a 10 ans, pourrait intervenir aussi, tout en prônant une éventuelle école indépendante, désolidarisée de la maison-mère, à Perpignan.
La Bressola, dont le budget dépend également de l’apport des familles, selon une indexation relative aux salaires des parents, organise une nouvelle réunion de crise le 30 mars, puis une rencontre ouverte aux parents de 700 enfants scolarisés sur l’ensemble du Pays Catalan. Ce dernier rendez-vous, organisé le 4 avril au Soler, devrait être l’occasion d’annoncer une mesure impérieuse. Le réseau éducatif concerné, issu d’ancienne ambiances catalanistes, pourrait ainsi demander aux familles le paiement de certaines prestations, actuellement gratuites, comme ses services de garderie. Une augmentation des cotisations parentales pourrait être également convoquée, tout comme une nouvelle sollicitation adressée du monde de l’Entreprise, en vue d’assurer la pérennité d’un système éducatif laïque, reconnu pour ses résultats et son apprentissage précoce de l’anglais.
