La Clau
La Catalogne propose l’ISF à toute l’Espagne

La situation économique de la Catalogne du Sud invite ses autorités à imaginer de nouveaux dispositifs de financement de la dette publique, évaluée à 38,5 milliards d’euros. Dans un discours prononcé, mardi, le président du gouvernement de Catalogne, Artur Mas, a pris position en faveur d’un Impôt sur la Fortune, à valeur provisoire. Cette contribution, à verser au dossier des efforts collectifs que l’exécutif catalan qualifie sans ambiguïté de « politique d’austérité », doit contribuer à adoucir le « drainage fiscal » , auquel fait face la Catalogne en versant son tribut à l’État espagnol, selon les mots de M. Mas. Ce impôt, sensé respecter « respecter le principe d’équité », sera « progressif et temporaires ». Il doit permettre de renflouer les caisses, dans le cadre d’un « objectif d’envergure », inclus dans la stratégie plus large appelée « pacte fiscal » par la Generalitat de Catalogne. Ce principe qui consiste à lever l’intégralité des impôts sur le territoire, avant d’en reverser une partie à l’État, est l’un des grands chantiers consécutifs de la future recomposition politique espagnole.

Les élections générales espagnoles du 20 novembre devrait octroyer une large majorité absolue au Partido Popular (PP). Le parti droitier mené par Mariano Rajoy, qui se profile comme le prochain premier ministre, est crédité d’un résultat explosif de 46%, pour seulement 31,4% attirés par le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol. Un sondage, publié lundi par le journal barcelonais El Periódico de Catalunya, laisse présager une nécessaire entente entre le parti au pouvoir en Catalogne, Convergència et Unió, moins à droite que le PP, mais apte à la négociation, en vertu des quelques sièges qu’il devrait conserver aux Cortes de Madrid. Le pacte fiscal devrait être mis dans la balance, en échange de facilités dans l’application de mesures de rigueur envisagées par le Partido Popular, à l’échelle globale espagnole. Dans un esprit de partenariat, ce vendredi, le ministre-conseiller de l’Économie catalan, Andreu Mas-Collell, a d’ailleurs signalé que l’ISF envisagé devrait s’étendre à l’ensemble de l’Espagne, dans la mesure où il ne fait l’objet d’aucune loi européenne qui en permette une instauration automatique.

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