La Clau
Hôpital de Perpignan : réactions au rapport de la Cour des comptes

La nouvelle version de l’Hôpital Saint-Jean de Perpignan, après reconstruction sur site, dans le quartier populaire du Vernet, interpelle la Cour des comptes. Le rapport annuel publié le 12 février fait état de 100 millions de dépassements budgétaires, le coût initial, estimé à 95 millions d’euros en 1995, étant passé à 136 millions en 2003 et à 190 millions en 2012. L’endettement « hypothéquera pour longtemps la situation financière de l’établissement », selon la Cour, qui cite un hôpital « important », dont la décision de reconstruction a été prise en 1993 « avec comme seul objectif affiché la modernisation d’un établissement devenu vétuste, sans qu’à aucun moment n’apparaisse clairement une réflexion aboutie sur l’organisation de l’offre de soins sur le territoire ». Dans les faits, la reconstruction de la Clinique mutualiste catalane et ses 160 lits, à un kilomètre, a été effectuée dans la concurrence, sans étude de complémentarités. Cette structure a été inaugurée en 2009 « quelques mois avant la première tranche de l’hôpital », dont l’ensemble est jugé « partiellement inadapté à la pratique actuelle ».

Jean-Paul Alduy « assume pleinement » le choix de l’Hôpital

L’ancien maire de Perpignan et actuel président de l’Agglomération Perpignan Méditerranée, Jean-Paul Alduy, a réagi au rapport, le même jour, en défendant un « morceau de ville », vecteur « d’emploi » et de « vie sociale », tout en imputant le surcoût, de 60 %, à l’Agence Régionale de la Santé. Interrogé par la radio France Bleu Roussillon, le président du conseil de surveillance de l’établissement a affirmé « ce choix, je l’assume pleinement », avant de rappeler que les habitants du quartier du Vernet « s’étaient mobilisés pour, en effet, la reconstruction de l’hôpital sur place », tandis qu’il en assumait le « combat politique ». Pour sa part, le député Jacques Cresta a dénoncé par communiqué une « gestion calamiteuse des grands projets structurants de la ville » et évoqué un « contresens au regard des normes modernes d’hospitalisation ». Le vice-président de la Région Languedoc-Roussillon a également regretté qu’une « opération d’ensemble de réhabilitation » du secteur « n’ait pas été prévue, permettant ainsi une redynamisation d’un quartier trop souvent oublié ».

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