La Clau
Des fraises du Roussillon maquillées en fraises de Belgique font polémique

Les Pyrénées-Orientales sont mêlées à une curieuse polémique déclenchée en Belgique au sujet de la production de fruits, révélée ce mercredi à Bruxelles. Un producteur de fraises de variété « Wépion », établi dans le hameau éponyme, proche de Charleroi, en Wallonie, a planté plusieurs hectares de ses fruits en Roussillon. Cette délocalisation profitant des latitudes catalanes, 1000 km plus au Sud, ne serait digne de commentaires si le producteur n’avait eu l’intention de commercialiser ces fruits rouges, nourris de la terre du Pays Catalan, sous l’appellation « Fraises de Wépion ». Cette délocalisation a été imaginée il y a plusieurs mois avant d’être mise en place, pour permettre à l’agriculteur de vendre des fraises dès le mois d’avril, et non pas en mai comme le suggère le rythme des saisons belges, sur la criée de Wépion, reconnue jusqu’à Paris.

Cette stratégie, qui revient à utiliser le territoire d’accueil sans contrepartie en matière d’image et de notoriété, s’appuie sur une moralité remise en question, cette semaine, par la quarantaine de concurrents belges du producteur. Mais la fraise de Wépion, qui doit son goût à la terre argileuse de ce modeste village inclus dans la commune de Namur, ne fait l’objet d’aucune appellation officielle liée à son origine. Par cette subtilité, des fraises qui auront poussé en Pays Catalan auraient pu en toute logique être commercialisées sous un label différent, mais les coopérateurs belges ont fini par opposer un refus formel, ce jeudi soir.

Dans l’actualité, plusieurs incohérences entre des zones de production réelles et des étiquettes commerciales sont tolérées. Les Vins de Pays d’Oc sont ainsi issus pour partie du Roussillon, tandis que les Anchois de Collioure, pêchés en Amérique du Sud pour l’essentiel, bénéficient d’un conditionnement traditionnel de Catalogne, maintenu au fil des décennies en dépit de l’effondrement de la pêche locale.

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