La Clau
Cabestany, St-Laurent de la Salanque, Canohès évitent les logements sociaux

La proportion de logements sociaux dans toutes les communes de France est soumis à un quota de 20%, selon la loi Solidarité et Renouvellement urbain (SRU). Ce texte, adopté en décembre 2000, sous le gouvernement socialiste de Lionel Jospin, impose d’atteindre ce taux en vingt ans. Pour compliquer les enjeux, en 2013, la réforme Duflot a rehaussé le quota à 25 % d’ici 2025. Cette mesure vise les communes d’au moins 3500 habitants, rattachées à une intercommunalité d’au moins 50000 habitants. Près de 20 ans après la première décision, des paradoxes sont pointés par le dernier bilan du ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, qui dénombre 1152 communes en défaut. Au sein de la Communauté Urbaine Perpignan Méditerranée Métropole (l’agglomération) se distingue Canohès. La ville dirigée par l’ex-socialiste Jean-Louis Chambon affiche un quota d’à peine 8,8%. Cabestany, dirigée par le maire communiste Jean Vila, présentait un niveau de 14% en 2018. La municipalité a préféré s’acquitter d’une pénalité de 47 128 euros, pour échapper à l’obligation légale. L’idée selon lequel la mixité sociale serait un marqueur de gauche s’avère fausse. A droite, la commune de Sainte-Marie a payé une amende de 40 354 euros en vertu de ses 4%. Saint-Laurent de la Salanque, à 8,2%, a versé 56 948 euros.

65% des logements sociaux sont à Perpignan

Une France, la liste des communes qui refusent la mixité sociale en évitant les logements sociaux comporte les villes aisées de Neuilly-sur-Seine, en région parisienne, ou Chazay-d’Azergues, dans la banlieue de Lyon, à 5%. En Pays Catalan, les inégalités de prise en charge du logement social sont dénoncées par Clotilde Ripoull, candidate aux élections municipales de Perpignan. Celle-ci observe que la ville concentre 65% des logements sociaux des Pyrénées-Orientales. Cette proportion suscite d’évidentes accumulations de difficultés, sources d’une injustice sociale à caractère global. Une meilleure répartition s’imposerait, afin de déconcentrer ce type de logements, lié aux populations les plus fragiles. C. Ripoull affirme qu’à l’avenir « la solidarité se fera aussi à l’échelle de l’agglomération ».

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