La Clau
Artur Mas présente le projet souverainiste catalan à Bruxelles

Le président du gouvernement autonome de Catalogne, Artur Mas a honoré ce lundi 30 septembre à Bruxelles un agenda de rendez-vous déterminants pour le processus d’émancipation politique actuel. Lors d’entretiens séparés, tenus avec les deux vice-présidents de la Commission européenne, Olli Rehn et Maros Sefkovic, le leader de centre-droit a eu l’occasion de plaider pour le « droit à décider ». Cette formule réfutée par le gouvernement espagnol consiste en la mise en place en 2014 d’un référendum sur l’indépendance, pour lequel le gouvernement de la Generalitat de Catalogne a déjà budgétisé l’achat des urnes. La visite bruxelloise de M. Mas a comporté une entrevue avec le commissaire à l’Emploi et aux affaires sociales, László Andor, lors de ce passage pluriel, effectué en compagnie du ministre-conseiller de l’Economie catalan, Andreu Mas-Colell. L’exception catalane s’est de nouveau exprimée, car à la différence des 16 autres, cette simple Communauté autonome espagnole dispose d’une forte crédibilité internationale, caractérisée par le statut de ses interlocuteurs.

Une « Catalogne espagnole et une Espagne catalane »

L’actualité du processus souverainiste catalan produit des positions tranchées entre Barcelone et Madrid. Le 29 septembre, Artur Mas déclarait son désir d’inviter l’Europe à « écouter la Catalogne », avant d’affirmer face aux militants de son parti, Convergence Démocratique de Catalogne (CDC), que le référendum sur la souveraineté serait sans appel : « si le peuple de Catalogne vote pour la liberté, il l’aura ». Dans les prochains jours, CDC poussera son accord de gouvernement avec la Gauche Républicaine de Catalogne (ERC) jusqu’à faire entrer celle-ci dans la gestion exécutive des affaires catalanes, après une dizaine de mois de partenariat stable. Mais en parallèle, le gouvernement espagnol, est proprement acculé par la « Via catalana » du 11 septembre, qui a attiré 1,6 millions de participants. Contraint de lâcher du lest, le premier ministre espagnol, Mariano Rajoy, prônait ce 30 septembre une « Catalogne espagnole et une Espagne catalane ». Posture ou projet politique historique, ce schéma engagerait un tout autre processus, celui d’une Espagne fédérale. Cependant, l’annonce d’une réduction de 25 % des transferts financiers de l’Etat espagnol vers la Catalogne dans le cadre des budgets 2014, effectuée ce même jour, relance l’argument catalan du mépris économique espagnol, qui renforce l’indépendantisme populaire.

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