La Clau
Quand Jérôme Savary évoquait le « Dernier tango à Paris », à Perpignan

Le grand symbole de la contre-culture française au théâtre, Jérôme Savary, disparu le 4 mars, a effectué une visite remarquée en Catalogne, en août 2008. Invité du prestigieux Festival de Peralada, organisé à la belle saison au pied du massif des Albères, l’ancien directeur du théâtre parisien de Chaillot avait donné un « Don Quichotte contre l’ange bleu« , à tendance écologiste. Dans la distribution scénique figuraient les comédiens catalans Marta Ribera et Joan Crosas, pour une pièce présentant le héros chevaleresque au milieu du chantier de construction d’un fantasque aéroport international Don Quichotte de la Mancha. Dénonçant au passage une époque remplie « d’autoroutes et de publicité », le metteur en scène qui « avait le sens de la fête », selon les mots d’hommage de François Hollande, avait alors donné sa vision particulière de l’évolution des territoires. Selon lui, « Pendant que les riches traversaient la frontière pour aller voir Le Dernier tango à Paris à Perpignan, les plus humbles allaient au Molino de Barcelone pour s’exciter avec des femmes nues. Une fois survenue la démocratie espagnole, tout cela a été fichu par terre car dans tous les kiosques on trouvait de la cher fraîche ».

Un temps envisagé pour prendre la direction du Théâtre de l’Archipel de Perpignan, en 2005, Jérôme Savary avait préféré, dès l’année suivante, diriger à Béziers sa propre troupe, la Boîte à Rêves.

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