Le débat sur le financement de la culture, qui interroge la France sur l’avenir du régime des Intermittents du spectacle, se pose en Catalogne du Sud, où la culture représente 5,9% du PIB et emploie 178.000 personnes. Cette performance communiquée en février par le gouvernement catalan dépasse proportionnellement celle de la France, où l’on relève 3,2 % du PIB, selon un rapport de l’Inspection des finances et de l’inspection des affaires culturelles, publié en janvier. Pour mieux tirer parti des atouts du territoire, le ministère-département de la Culture catalan développe depuis 2013 une Cartographie des Industries Culturelles, qui décrit un tissu économique souvent négligé, bien qu’il englobe, selon les critères définis en 2009 par l’Unesco, le cinéma, le théâtre, la musique, la danse, la littérature ou encore les arts graphiques, les contenus numériques, la production audiovisuelle, la publicité, les médias, les jeux vidéo, la mode, l’architecture et même la gastronomie.
20.000 emplois culturels privés créés en 2013
Les statistiques du gouvernement catalan révèlent, pour 2011, un chiffre d’affaires de 11,4 milliards d’euros pour la culture, voire 18 milliards, soit 9,1%, si l’on ajoute la couture, la mode et l’architecture d’intérieur. Mais la comparaison avec la France est limitée, car l’Hexagone associe généralement la culture à l’Etat et aux subventions publiques, un amalgame fui par la Catalogne, où est préférée l’égalité avec les autres secteurs économiques. Pour les autorités catalanes, l’enjeu est de taille, car la culture a permis la création de 20.000 emplois privés en 2013, dans l’adversité générale, tandis que 6,2% des personnes en activité travaillaient dans ce même domaine. La production de jeux vidéo a occasionné un chiffre d’affaires de 54 millions d’euros, suivie du théâtre, à 50 millions d’euros, tandis que plus de 10.000 entreprises culturelles, en marge des structures publiques, étaient répertoriées. Cette méthode ciblant l’économie réelle signale un abîme avec la France, où la notion comptable reste étrangère, voire ennemie du secteur culturel.
