La Clau
L’héritage verrouillé du parolier Etienne Roda-Gil

Etienne Roda-Gil, auteur des grands tubes de Claude François « Alexandrie Alexandra » et « Magnolias for ever », a laissé un héritage de 700 chansons. Ce fils d’un militant anarchiste sud-catalan, Antoni Roda, et d’une mère, Leonor Gil, passée par le camp de concentration d’Argelès-sur-mer, est mort en 2004. A cheval entre Paris et le Pays Catalan, ce collaborateur de Julien Clerc, Vanessa Paradis et Johnny Hallyday envisageait de créer une fondation d’aide aux artistes, à Perpignan ou à Prades. Mais sa colossale création est verrouillée par sa famille et elle ne peut pas s’épanouir.

Le droit moral, pour protéger l’oeuvre

Dans son numéro de mars, le magazine Vanity Fair l évoque les « trésors inexploités » laissés par l’artiste. Il affirme que ses fils, Numa et Vladimir, bloquent « tous les projets et les hommages ». La publication chic cite un projet avorté du patron de la société Free, Xavier Niel, propriétaire du catalogue des titres de Claude François depuis 2009. Ce businessman envisageait des adaptations en anglais, mais les descendants de l’auteur s’y sont opposés. Ceux-ci « contestent quasi systématiquement toute reprise » en « invoquant leur droit moral et la mémoire d’Étienne », certifie Vanity Fair. Alors que la carrière posthume de certains artistes dépasse celle qu’ils ont vécue, la force de plume d’Etienne Roda-Gil, qui se revendiquait « poète industriel », est peu à peu oubliée.

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